Il faut s’adapter. Sur un nouvel impératif politique

STIEGLER Barbara, Éd. Gallimard, 2019, 336 p.

Mais d’où vient ce sentiment diffus, mais généralisé, d’un retard impliquant la nécessité d’évoluer, en s’adaptant aux mutations d’un nouvel environnement instable, complètement changeant et ouvert ? Barbara Stiegler fait remonter la généalogie de cet impératif à l’américain Walter Lippmann. Sans y voir là l’unique source d’un néolibéralisme aux expressions multiples, elle met à jour une idéologie dont bien des discours contemporains semblent s’inspirer. La grande dépression des années 1930 avait

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Régie de quartier et résilience

NORYNBERG Patrick, Éd L’Harmattan, 2020, 173 p.

Tout ce que le lecteur a toujours voulu savoir sur les Régies de quartier n’est bien sûr pas là, l’auteur n’ayant pas la prétention à l’exhaustivité. Mais, il pourra trouver sous la plume de Patrick Norynberg le récit enthousiaste et passionné de la naissance, de la croissance et du déploiement du « bébé » dont il est le fondateur et président. Voyant le jour à la fin des années 1990, la Régie du Blanc Mesnil a d’abord répondu, comme ses cent quarante consœurs réparties dans l’hexagone, à la

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Le maintien à domicile. Une histoire transversale (XIXème -XXIème S.)

CAPUANO Christophe, Éd. Rue d’Ulm, 2021, 110 p.

L’obsession de vouloir réduire le coût de la dépendance des personnes âgées et handicapées, par leur maintien à domicile n’est pas récente. Les tentatives pour placer les publics les plus fragiles hors-les-murs ont prévalu depuis longtemps. Quand le capitalisme a imposé une nouvelle valeur humaine fondée sur la seule capacité productive de l’individu, les plus vulnérables n’ont plus eu de place dans le large éventail des activités économiques agricoles et artisanales. Ils sont devenus des

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Un métier presque ordinaire - Paroles d’aides à domicile

BRICKA Blandine, Éd de l’Atelier, 2018, 159 p.

Voilà un métier qui souffre d’un intolérable manque de considération. Pourtant, confronté à la maladie, à la dépendance, à la fin de vie et à la mort, il déploie une impressionnante faculté d’observation et d’adaptation au fonctionnement singulier des personnes qu’il accompagne. Qui mieux que des professionnel(les) l’exerçant pouvaient décrire fidèlement leur quotidien ? En leur donnant la parole, Blandine Bricka rend hommage à leurs qualités hors-du-commun. Certes, travailler comme aide à

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Derrière vos portes. Coulisses d’un service d’aide à domicile

MOUCHENIK Dafna, Éd. Michalon, 2018, 258 p.

Quittant un poste de fonctionnaire dans une commune, Dafna Mouchenik a décidé de créer à 31 ans sa propre entreprise d’aides à domicile. Pas vraiment pour faire des bénéfices. Reconnaissant n’avoir aucune compétence en gestion, elle finira par recruter un comptable, après avoir compris qu’à force de négliger les factures impayées, elle n’allait plus pouvoir continuer à payer ses quatre-vingt salariés. Non, ce qui l’intéresse, c’est de prendre soin des petites gens, ceux qui se montrent si

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Les aides à domicile. Un autre monde populaire

AVRIL Christelle, Éd. La Dispute, 2014, 290 p.

Il manquait une étude sociologique sur ce monde habituellement laissé dans l’ombre de l’aide à domicile. Christelle Avril a comblé cette carence, en s’appuyant sur une vaste enquête de terrain au cours de laquelle elle a pu observer, dialoguer et même exercer ce métier. Fortes de 30 000 salariées dans les années 1970, elles sont aujourd’hui plus de 500 000 à intervenir auprès des personnes âgées. Mais, cette notable croissance n’a pas remis en cause la précarité dans laquelle cette fonction

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Philosophie et éthique en travail social

MERLIER Philippe, Éd. EHESP, 2020,188 p.

Tant qu’à choisir, Philippe Merlier renoncerait à la bientraitance (qui s’aligne sur des normes de bonne pra­tique) pour la bienfaisance (faire le bien d’autrui). Mais, plutôt que la bienfaisance, il opterait pour la bienveillance (veiller au bien d’autrui). Et au lieu de la bienveil­lance, il préfèrerait la bienveuillance (vou­loir son bien). Bienvenue en philosophie ! Ce livre décortique bien des concepts que véhiculent les codes et chartes éthiques. Après l’avoir lu, le lecteur ne pourra plus les

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Sociologie de l’intervention sociale

ASTIER Isabelle et MEDINI Arezki, 2019, Éd. Armand Colin, 174 p.

Jusqu’aux années 1970, le modèle social français de l’Etat providence a nourri l’ambition de libérer la société du besoin, en s’appuyant sur une duali­sation : les assurances sociales bénéfi­ciant aux citoyens ayant cotisé et la soli­darité nationale destinée à soutenir les populations envers qui un devoir d’en­traide s’imposait. Une mutation majeure est intervenue, quand les droits individuels ont été hissés au rang de valeur centrale. Ces droits privés ont établi une

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Introduction à la démarche éthique dans le travail social

BONJOUR Pierre, Éd. Erès, 2017, 242 p.

Avec ses soixante-trois textes, notre pays n’est pas avare en références déontologiques. Pour s’y retrouver, il faut distinguer la morale (qui est un rapport de soi aux autres) de l’éthique (qui est un rapport de soi à soi). Mais, il faut aussi éviter de réduire l’éthique à un objet aux contours nets et définitifs, ce qui en ferait le guide spirituel infaillible d’une idéologie dogmatique. Parce qu’il y en a pléthore : éthiques de discussion, de conviction, de responsabilité, de situation, positive

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Pratiques d’orientation clinique en travail social

PONNOU Sébastien et NIEWIADOMSKY Christophe (sous la direction), Éd. L’Harmattan, 2020, 300 p.

A pratique basée sur des données probantes, qui nous vient du monde anglosaxon, a pour ambition de pas­ser en revue la littérature spécialisée pour identifier les thérapeutiques les plus ajus­tées à une pathologie donnée. La tenta­tion d’appliquer cette méthode au travail social colle aux valeurs de performance et de réussite qui visent à sa rentabilisa­tion et à la baisse de ses coûts. Une telle démarche est aux antipodes de la polysé­mie qui

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