Puerto Fino

Jean Claude AREVALO, 2002, 152 p.

Le lecteur a pu lire à plusieurs reprises dans nos colonnes l’accueil bienveillant que nous faisions aux publications de Jean-Claude Arevalo. Cela n’est pas seulement du à sa profession d’éducateur, mais surtout à l’originalité de ses romans. Ce nouvel écho n’échappera pas au rendez-vous régulier qu’il nous donne. Mais cette fois-ci, l’auteur a changé de style littéraire. Il nous propose un recueil de nouvelles.  « Puerto Fino » regroupe une dizaine de récits baroques qui nous plonge dans un univers troublant et pourtant profondément humain. Depuis cet auto-ferro, un autobus monté sur un châssis de train qui traverse la montagne andine et échappe de peu à un éboulement jusqu’à la quête désespérée de Yacir, adolescent marocain ne rêvant que d’une seule chose, trouver un passeur pour gagner clandestinement la France, en passant par le tête à tête du cheval sauvage et du gaucho ou la tentative désespérée pour sauver un enfant de la déferlante d’un troupeau de vaches en plein galop, chaque histoire possède sa propre intensité et sa part d’émotion. Morceau de vie ordinaire ou moment d’une destinée inattendue, épisode du quotidien ou instantané hors du commun, le lecteur chemine de l’Amérique du sud à l’Afrique et à l’Europe, sans jamais quitter le continent de l’être humain et de la complexité de sa nature. Le récit ne se veut jamais simpliste, préférant respecter les circonvolutions de l’imaginaire et les méandres de la psyché. Déroutant souvent, mais toujours riche de rebondissements, le recueil de Jean Claude Arevalo se lit d’un seul trait ou par petits bouts, dans l’ordre des chapitres ou en l’ouvrant par hasard. De quoi s’adonner, en tout cas, à une lecture intelligente.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°716 ■ 08/07/2004