L’effroi

GARDE François, Ed. Gallimard, 2016, 301 p.

Première à l’opéra Garnier : le maestro rend hommage à Hitler, par un salut nazi, le jour anniversaire de la naissance du tyran. Stupeur dans la salle. Un violoniste se lève et tourne le dos à la salle, bientôt suivi d’autres musiciens. Égrenant, tel un journal de bord, les heures et les jours qui suivent cet évènement, le lecteur se glisse dans la peau d’un héros involontaire que rien ne destinait à endosser un tel rôle. Quatre secondes de vie qui vont bouleverser une existence, projetant au devant de la scène, un homme installé jusque là dans l’anonymat et la routine. Le roman plonge dans différents univers qui n’étaient pas destinés à se rencontrer : celui des musiciens d’orchestre symphonique, celui de média prompts à porter au devant de la scène celui qu’ils oublieront la semaine suivante, celui des enjeux de pouvoir qui baignent les institutions. Et puis, il y a ce cheminement d’un homme qui n’a jamais pensé au contrecoup de son acte, mais qui a réagi instinctivement et spontanément, comme son éthique le lui a dicté.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1210 ■ 23/06/2017