Vivre avec l’autisme. Une expérience relationnelle. Guide à l’usage des soignants

LARBÁN VERA Juan, Ed. érès, 2016, 257 p.

Juan Larbán Vera nous propose ici un ouvrage très didactique utilisant une argumentation solide échappant à l’hermétisme trop souvent nébuleux des psychanalystes. Pourtant, il reprend une rhétorique souvent critiquée. Les causes de l’autisme nous demeurent en grande partie inconnues, explique Bernard Golse dans sa préface ? Par pour l’auteur. Si on ne peut écarter les facteurs environnementaux et génétiques, les causes essentielles sont à rechercher du côté des soins primaires, du style d’éducation et de la qualité des interactions dont bénéficie le bébé dans les premières années de sa vie. Le schéma simpliste de la culpabilité maternelle ou parentale ne tient pas la route, continue Bernard Golse ? L’auteur, en est persuadé : quand il y a de trop fortes stimulations de la part des parents, le bébé peut être amené à se protéger en s’isolant et en se déconnectant de la relation à autrui. Quand leurs stimulations sont insuffisantes, il se réfugie dans l’auto sensorialité, pour compenser ces carences. C’est là la source de l’autisme. Le « tout psychanalyse » a échoué, comme échoueront le « tout éducatif » et le « tout rééducatif », seule une prise en charge multidimensionnelle pouvant faire progresser l’enfant, affirme Bernard Golse. L’auteur, ne préconise que la psychothérapie analytique centrée sur les interactions entre les parents et le bébé pour changer le style interactif qui nourrit le trouble autistique. Certes, l’auteur incrimine, aux côtés des parents, les soignants quand ils participent au désaccordage interactif et la société qui n’agit pas assez précocement. Mais, selon lui, aucun déterminisme ne saurait absoudre les êtres humains de leur décisions et responsabilités individuelles. Au premier rang desquels se trouvent … les parents.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1236 ■ 04/10/2018