Guérir grâce à la neuroplasticité

DOIDGE Norman, Ed. Belfond, 2016, 606 p.

Sillonnant le monde à la rencontre de praticiens et de patients, l’auteur en a rapporté de multiples témoignages, expériences et thérapies innovantes qui illustrent la thèse centrale : la capacité unique du cerveau à se soigner par lui-même, comme le font la peau ou les os. S’opposant au paradigme dominant pour qui, passé un certain âge, les circuits neuronaux sont câblés définitivement et deviennent immuables, il démontre que des connexions nouvelles se créent en permanence alors que les circuits qui ne sont plus utilisés s’atrophient. Former, détruire et reformer de nouveaux réseaux font partie du mode opératoire du cerveau qui possède le pouvoir de se configurer à partir d’expériences sensorielles. Ainsi, de l’exposition à la lumière qui libère cette sérotonine aidant à réguler l’humeur et l’émotivité. Ainsi, de l’utilisation de l’énergie des sons qui influent directement sur le fonctionnement cérébral, comme en musicothérapie par exemple. Ainsi, de la marche qui stimule en permanence le système nerveux, le contraignant à gérer et contrôler la position du corps en mouvement. Les chercheurs ont pu démontrer que le placebo produit le même effet sur le cerveau que la molécule active : les représentations mentales peuvent créer de nouveaux circuits neuronaux susceptibles de bloquer la douleur par émission d’endorphines. Cette neuroplasticité du cerveau n’a pas fini de nous étonner. 

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1199 ■ 19/01/2017