Cette famille qui vit en nous. A la conquête de la psycho-généalogie: nous sommes tous les enfants de notre enfance

Chantal RIALLAND, Robert Laffont, 1994, 249 p.

Tout commence dès la conception: en programmant le bébé, ses parents ont projeté sur lui toute une série de souhaits, d’espérances et de désirs. Ils aspirent à ce que celui-ci hérite de certaines qualités et de certaines caractéristiques intellectuelles ou manuelles. Le foetus capte cette ambiance qui l’entoure. En fait, le climat psychologique dans lequel l’enfant a été conçu marque les profondeurs de son inconscient. Puis vient la naissance dont les circonstances jouent un rôle non négligeable dans la répétition ultérieure d’un certain nombre de schémas: tel né en vingt minutes s’avère toujours pressé dans la vie, tel autre ayant accouché au forceps attendra toujours le dernier moment pour prendre une décision. Le prénom n’est pas, lui non plus, anodin: il est souvent l’expression des projections parentales. Il y a, enfin,  ces étiquettes collées à l’enfant et  qui vont modeler son caractère (y compris, malheureusement sous la forme de ces images négatives si destructrices).

L’enfant cherche avant tout à être accepté et aimé. Il absorbe donc inconsciemment les projections parentales dont il est l’objet, c’est le processus d’identification. C’est d’abord avec la mère qu’il va vivre cette opération: ce sera sa première image narcissique. Procédure déterminante s’il en fut: selon que cette mère sera protectrice ou absente, angoissée ou tentaculaire, le caractère de son enfant  pourra s’en trouver étouffé ou solitaire, obsessionnel ou fusionnel. Le père constitue quant à lui la deuxième image narcissique: à son contact, le fils apprend à devenir homme, la fille elle forge sa conception de la masculinité. Lui aussi présente diverses figures pouvant peser lourdement sur l’avenir de son enfant. Mais l’identification concerne aussi la fratrie ou les grands-parents.

Chantal Rialland nous propose 17 courtes monographies permettant d’illustrer son travail de psychothérapeute. La reconstitution de l’histoire familiale du patient et la recherche d’évènements enfouis dans sa mémoire permettent alors de retrouver au sein-même de sa famille, l’origine de ses maux et de ses souffrances.

 

Jacques Trémintin - LIEN SOCIAL ■ n°328 ■ 16/11/1995