Introduction à la psychologie positive

LECOMTE Jacques (sous la direction), Dunod, 2009/2011, 320 p.

Quelle meilleure façon de présenter la psychologie positive que d’inviter à s’exprimer celles et ceux qui l’enrichissent de leurs travaux ? C’est le projet qu’a mené à bien Jacques Lecomte, en regroupant, dans cet ouvrage, les contributions de 23 chercheurs. Le propos est parfois formaliste et souvent académique. Normal : les contributeurs sont des universitaires. La rigueur et le souci de la méthodologie critique sont permanents. Cohérent : ce ne sont pas là des essayistes, mais des scientifiques. Les études fourmillent, les résultats sont détaillés et les références répertoriées précisément. Logique : le fondement et les conclusions des démonstrations doivent pouvoir être discutés, contestés, voire réfutés. Le tour d’horizon est vaste : les émotions positives, l’optimisme, la motivation, l’empathie, la gratitude, le pardon… autant de concepts qui sont mesurés, évalués et commentés, quant aux effets qu’ils peuvent avoir sur le bonheur individuel, sur la santé publique, sur le lien social, sur les rapports interpersonnels, comme sur les relations internationales. L’ouvrage explique la démarche de cette nouvelle discipline dont l’émergence date du début du millénaire. Les chercheurs du monde entier qui s’y sont ralliés se retrouvent autour de la même quête : ne pas se contenter d’identifier et de corriger les dysfonctionnements de l’âme humaine, mais essayer de repérer et de promouvoir aussi ses potentialités ; ne pas dénier les effets destructeurs de la souffrance ou du mal-être, mais tenter d’extraire de toute situation un bénéfice en terme de compréhension de la réalité et de développement des compétences. Les recherches présentées tout au long des pages démontrent l’effet pro-actif d’une démarche qui encourage l’assertivité, l’estime de soi, ainsi que le sentiment d’efficacité personnelle. C’est l’orientation optimiste qui permet de préserver la confiance, source elle-même d’engagement et d’investissement aux effets bénéfiques sur la réalité. C’est la vision positive de la vieillesse qui ne réduit pas cet âge aux seules pertes, mais qui l’ouvre aussi sur des gains potentiels, proposant dès lors les pistes du bien vieillir. C’est le développement des relations sociales positives qui a pour effet démontré une meilleure santé et une moindre mortalité. C’est la justice restaurative qui offre les trois « r » : la réparation pour la victime, la responsabilisation de l’auteur et le rétablissement de la pais social pour la société. C’est l’éducation fondée sur le développement des capacités psychosociales qui permet de mieux se faire comprendre, de nuancer sa pensée et de réussir à convaincre. Ce à quoi nous invite la psychologie positive, c’est bien de privilégier les ressources sur les manques.

 

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Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1074 ■ 13/09/2012