À l’épreuve du NON

JIANG Jia, Éd. Belfond, 2017, 232 p.

Derrière ce récit désopilant, se cache un contenu plus astucieux qu’on ne l’imagine. Qu’on en juge. L’auteur est paralysé par la peur du rejet, ne supportant pas que l’on repousse ses demandes. S’inspirant de la thérapie de Jason Comely, il décide de provoquer systématiquement les refus pour se désensibiliser progressivement à la douleur provoquée par le mot « non » ! Il nous entraîne dans un tourbillon de situations les plus cocasses les unes que les autres : demander une coupe de cheveux chez un

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Je suis fou et vous?

 DEUTSCH Claude, Éd. érès, 2017, 264 p.

Claude Deusch nous propose ici un livre à la fois érudit et dense, mais toujours passionnant. A travers une rétrospective historique et philosophique, il distingue trois périodes historiques dans la perception de la folie. La première, qui a été la plus longue, a répondu à la peur sociale en stigmatisant la souffrance psychique et l’excluant du droit commun. Elle a infériorisé et disqualifié les fous en les renvoyant à la déraison et au désordre, à l’inefficience et à la déresponsabilisation. La

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Psychiatrie, hôpital, prison, rue

SANLAVILLE Dominique, Éd. Chronique Sociale, 2019, 143 p.

La création de la psychiatrie de secteur, à partir des années 1970, avait pour ambition de faire sortir l’hôpital hors de ses murs et de permettre une continuité des soins sans qu’ils soient conditionnés par l’internement. Mais, vider les asiles impliquait de développer parallèlement les hospitalisations à domicile et hôpitaux de jour, les centres médico-psychologiques et Centre d’activité thérapeutiques à temps partiel susceptibles de prendre le relais. Mais, la fermeture de 50 % des

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La révolte de la psychiatrie

BELLAHSEN Mathieu et KNAEBEL Rachel, Éd. La Découverte, 2020, 240p.

Les forces néolibérales, à l’œuvre depuis les années 1980, n’ont eu de cesse que de soumettre toute la société à la norme de la concurrence. La psychiatrie n’y a pas échappé. C’est en 1968 qu’elle s’était émancipée de la neurologie, en affirmant une identité privilégiant la relation, l’émancipation du sujet, la démocratisation des rapports entre patient et institution et la promotion de la dimension humaniste du soin. Les auteurs nous décrivent la descente aux enfers

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Animaux homos

DAUGEY Fleur, Éd. Albin Michel, 2018, 169 p.

L’une des constantes de l’histoire de la civilisation occidentale est d’utiliser ce que l’on croit savoir de la nature pour en faire un étalon du bien et du mal. D’où l’argument de certains pour justifier la criminalisation de l’homosexualité : son prétendu caractère contre-nature. Mauvaise pioche ! Cette pratique sexuelle est documentée chez 4 714 espèces animales sauvages et 19 espèces domestiques. Il n’y a là rien d’étrange, ni d’insolite. Ce n’est, en outre, ni une exception, ni un évènement

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L’amour individualiste

NEYRAND Gérard, Éd. érès, 2018, 237 p.

La norme conjugale se meurt. Le couple ne constitue plus la condition indépassable d’une vie normale et d’une intégration sociale réussie, ni le préalable à la bienséance, à l’équilibre psychique et à la bonne moralité. Cette désinstitutionalisation est le produit de l’autonomisation de la sexualité par rapport à la procréation, de l’égalisation des places et de la sentimentalisation des relations. Les contraintes des garde-fous sociaux qui enserraient l’institution du mariage dans une inconditionnalité

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Les nouvelles hétérosexualités

WELZER-LANG Daniel, Éd. érès, 2018, 203 p.

L’hétéronorme est le logiciel donnant aux hommes et aux femmes une matrice fonctionnant comme mode d’emploi de la conformité des corps et des postures sexuelles. Cet hétérosexisme impose un contrôle social en assignant des places qui correspondent aux catégories de genres. C’est justement cette promotion incessante de la supériorité de l’hétérosexualité qui légitime l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie ou la biphobie ...

Daniel Welzer-Lang nous propose ici une présentation quelque peu

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Ados LGBTI

GOGUEL D’ALLONDANS Thierry, Éd. Chronique Sociale/P.U.L., 2017, 230 p.

Un certain monde patriarcal et hétéronome, dont la sexualité est exclusivement procréative, touche à sa fin, bousculé par la diversité des existences individuelles et la multiplicité des identités. Pour autant, le cadavre bouge encore. Si la France ne l’a dépénalisée qu’en 1982, il reste encore à travers le monde onze pays qui condamnent à mort et soixante-dix-sept autres qui punissent de peine de prison ou de travaux forcés l’homosexualité considérée comme une tare, une

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Happycratie. Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle nos vies

CABANAS Edgar et ILLOUZ Eva, Ed. Premier Parallèle, 2018, 272 p.

Voilà une charge sans concession contre une psychologie positive accusée de s’appuyer sur des postulats sans fondements, des incohérences théoriques, des insuffisances méthodologiques, des résultats non prouvés et des généralisations ethnocentriques et abusives. Bigre : la voilà habillée pour l’hiver ! Cette nouvelle science du bonheur fait la promotion de la personne individualiste fidèle à elle-même, résiliente, capable d’initiative et d’épanouissement personnel, optimiste et

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Et si les écrans nous soignaient? Psychanalyse des jeux vidéo et autres plaisirs numériques

STORA Michel, Ed. érès, 2018, 194 p.

Il faut se méfier de tous ces discours qui diabolisent ces images dont nous sommes bombardés en permanence via les écrans qui ont envahi nos vies, nous met en garde Michel Stora. Loin d’être systématiquement nocives, elles peuvent aussi devenir un médiateur de la relation ou nous permettre de nous libérer de la rétention de nos émotions, par identification projective. Derrière chaque jeu vidéo, il n’y a pas qu’addiction et violence. Il y a aussi une interface entre l’équilibre narcissique et la maîtrise de

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