Malbouffe

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans le tien ? » Cette parabole christique est plus que jamais d’actualité.

« Afin de manger sainement, les ados devraient déjeuner le matin, boire de l'eau et limiter les aliments hautement transformés, les boissons sucrées et éviter de manger à l'extérieur de chez soi » préconise un site spécialisé dans les conseils nutritionnel. C’en est presque cocasse, tellement ce portrait présente le profil inverse de ce qu’il se passe. Mais, plutôt que de blâmer une fois de plus cette jeunesse qui n’est plus ce qu’elle était, essayons de comprendre ces comportements stigmatisés.

Remonter aux sources

Bien sûr, l’adolescence est propice à ces réactions prenant le contre-pied du modèle adulte, la question de l’alimentation ne faisant pas exception. Cet esprit de contradiction, aussi irritant puisse-t-il être parfois, permet aux jeunes générations de s’affirmer, de générer leur propre style de vie et de promouvoir la créativité et l’innovation face à un monde adultes parfois englué dans la tradition, les habitudes et la routine. Le sang neuf qui irrigue alors toute la société est bénéfique pour tout le monde. Pour autant, les excès de leurs nouvelles pratiques alimentaires n’ont-ils pas été initiés par l’invasion, dans nos cuisines, de ces plats préparés sous vide ou surgelés venus remplacer les recettes qu’il fallait mitonner sur de temps long ? Commençons par changer nous-mêmes !

 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°218 ■ avril 2021