Réseau empoisonné

C’est vrai, parce que c’est sur internet ? Méfiance !

Décembre 2020 : une accusation de viols d’enfants dans la moyenne section maternelle d’une école de Nantes se répand. Des parents se précipitent, affolés, s’agitant devant les grilles à la recherche d’un rôdeur qui en serait l’auteur. Rapidement les réseaux sociaux mettent en cause le personnel de l’école. Parmi eux, un seul agent territorial spécialisé des écoles maternelles est un homme. Aussitôt, son nom et sa photo sont diffusés sur SNAPCHAT. Sa tête est mise à prix. Puis, c’est au tour de la Directrice d’être menacée, accusée de complicité. Le procureur de la République explique très vite que l’enquête et les examens médicaux menés démontrent qu’aucun enfant n’a été victime d’agression sexuelle, écartant tout soupçon quant au personnel de l’école.

Recette d’une paranoïa

Comment comprendre cette hystérie collective, ce délire contagieux et cette panique fulgurante qui a embrasé tout un quartier, comme une trainée de poudre ? Prenez le fond de pâte d’une rumeur invérifiée. Ajoutez le sel d’une insécurité sanitaire, amplifiée par les théories complotistes. Laissez le levain des réseaux sociaux agir comme une gigantesque caisse de résonnance. Vous obtenez une infox, au poison foudroyant et ravageur. Y a-t-il un antidote ou un vaccin contre ce type d’épidémie ? Oui ! C’est l’éducation aux media incitant à l’esprit critique, à la prudence et à l’identification des sources sur tout ce que véhicule la toile.

 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°216 ■ février 2021