Fais ce que je te dis, pas ce que fais

Quand les manquements de quelques uns salissent tous les autres.
Un candidat à la Présidentielle utilisant les crédits qui lui sont alloués pour recruter les membres de sa famille avec des salaires défiant toute concurrence. Quatre policiers mis en examen pour l’agression d’un jeune de 22 ans pour avoir exercé une violence allant jusqu’au viol anal. Nous n’échappons pas dans nos centres à cette actualité brûlante. Il nous faut, avant de réagir, avoir en tête deux précautions qui pour apparaître peut-être contradictoires n’en sont pas moins complémentaires : le risque de généralisation et l’exigence d’exemplarité.
 
Représentativité
La première mise en garde concerne ce biais de représentativité consistant à fonder son jugement à partir d'un nombre limité d'éléments que l'on considère comme représentatifs d'une population beaucoup large. Oui, certains hommes politiques sont condamnés pour corruption, certains policiers pour violence et même … certains animateurs pour pédophilie. Cela n’implique pas que toutes ces corporations professionnelles soient malhonnêtes, agressives ou perverses. Mais, dans le même temps, les fonctions qu’elles occupent exigent une exemplarité qui ne doit pas faillir. Comment, en effet, apparaître crédibles aux yeux des jeunes générations ou du public auquel nous sommes confrontés, si nous tolérons de telles dérives ? C’est en nous montrant intransigeant face aux dérapages avérés, que l’on peut préserver notre légitimité.
 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°177 ■ mars 2017