Quand la victime devient accusée

L’éducation est incompatible avec la violence physique
Mardi 30 mai : l’adjoint au maire de la commune de Nalliers (85) gifle un enfant de 8 ans sur le Temps d’activités périscolaires. Le jeune garçon l’aurait-il insulté ? Il lui a seulement dit : « salut, mec ! ». Les parents déposent plainte pour violence sur mineur. En réaction, le bureau municipal adresse une lettre recommandée à la famille exigeant des excuses … de l’enfant, sans lesquelles il sera exclu des activités périscolaires. Menace qui se concrétise à la rentrée.

Logique perverse
Prolongeons la logique en jeu, ici. Une femme reçoit une claque de son mari ? Madame doit se soumettre et s’excuser auprès de monsieur de l’avoir énervé. Idem, pour votre voisin vous giflant à cause du bruit que vous avez fait : il vous faut lui demander pardon, pour la nuisance causée. Un conducteur irascible vous agresse parce que vous avez brûlé la priorité ? Il vous faut l’accepter en regrettant votre imprudence. Il est juste que cet enfant soit repris pour son propos inapproprié. Maladresse ou provocation, peu importe, il doit être remis à sa place pour s’être adressé à un adulte comme il ferait à un copain. Mais, au nom de quel arbitraire, devrait-il subir une agression qui ne serait en aucun cas toléré entre adultes ? Le statut d’enfant ne justifie en aucun cas d’être impunément frappé. Deux Conseillers municipaux ont démissionné, ce que menace aussi de faire le responsable des TAP. Saines réactions !
 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°183 ■ novembre 2017