Le petit reportage

Obtenir un témoignage est parfois une épreuve aléatoire.

Jour J :« Bonjour, je réalise un reportage sur … » « Ne quittez pas je vous passe le service communication » La standardiste avait réagi plus vite que son ombre ! Cette fois-ci, j’eus le loisir de donner plus de détails. « Ah, mais cela ne me concerne pas, je vous passe la bonne personne ». Le laïus renouvelé, la réponse se fit plus précise « je vais vous passer ma collègue qui sera plus au courant que moi ». La charmante dame tombe des nues : elle n’a jamais entendu parler de l’action qui s’étale pourtant dans le journal municipal. « Je vais chercher qui peut le mieux vous répondre » Jour J + 7 : le téléphone sonne. « C’est vous qui cherchez des renseignements sur notre action ? Nous serions très intéressés pour la valoriser. Mais au préalable, je dois contacter le service communication. Je vous rappelle très vite » Jour J + 14 : « bonjour, je reviens vers vous pour l’article » « Ah mais, je l’ai déjà rendu »

Cela ne vous rappelle rien ?

Certes, il est utile que la parole officielle soit centralisée, afin d’éviter son éparpillement. Effectivement, il est pertinent de temporiser, afin d’affiner la recherche du bon interlocuteur. Assurément, la temporalité diffère selon qu’on est journaliste ou une institution. Mais cela fait quand même penser aux « douze travaux d’Astérix » mettant en scène la « maison qui rend fou » où il faut passer de bureau en bureau pour obtenir un formulaire … sans jamais l’obtenir !

 

Jacques TrémintinJournal de l’animation ■ n°241 ■ septembre/octobre 2023