Une rentrée chaude

Le 12 septembre, un élève agresse son prof, dans un lycée de Bordeaux et une mère en fait de même avec l’enseignante de sa fille collégienne, près de Poitiers. Le 14 septembre, un prof de gym se fait gifler dans le même établissement. Le 22 septembre, un élève de 13 ans s’en prend à la principale du collège des Herbiers, en Vendée. Le 27 septembre, c’est à la Seine sur Mer dans le Var, qu’une adolescente de 14 ans agresse son enseignante. Et la presse de s’indigner, en interpellant le ministre de l’Éducation nationale sur ce qu’il compte faire pour mettre un terme à la violence à l’école. Que ces agressions soient inadmissibles, c’est une évidence. Que ces jeunes aient des comptes à rendre sur les actes qu’ils sont commis, cela semble incontournable. Mais qu’on cesse de nous rabattre les oreilles avec le mythe d’une extinction de la violence. Il y a, dans notre pays, plus douze millions cinq cent milles élèves. Ce qui est remarquable, ce n’est pas que quelques incidents surviennent régulièrement, c’est qu’il n’y en ait pas plus ! Assurément, le savoir faire et le professionnalisme des enseignants y est pour beaucoup. Mais, rappelons-le : l’agressivité est constitutive de l’espèce humaine. Tout le travail de l’éducation est bien d’apprendre aux petits comme aux grands à la dériver, à la canaliser et à la sublimer, pour que justement, elle ne se transforme pas en violence. Et cet objectif ne sera jamais définitivement acquis, mais restera toujours à atteindre.

 

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1078 ■ 11/10/2012