Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

La dignité humaine

Jean-François POISSON, éditions études hospitalières, 2004, 124 p.

S’il est bien une notion autant imprécise que confuse qui est galvaudée, mise à toutes les sauces et agitée comme une formule incantatoire,  c’est bien celle de dignité. Aussi, le petit livre de Jean-François Poisson est-il le bienvenu dans son essai de clarification et de définition de ce concept. L’auteur commence par évoquer le mouvement « deep ecology » qui conteste l’existence même de la dignité humaine, en déniant à notre espèce tout droit à réclamer un traitement

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La parole éducative

Joseph ROUZEL, Dunod, 2005, 184 p.

D’où vient mon sentiment que Joseph Rouzel constitue un paradoxe vivant ? Sans doute du fait que je le trouve profondément ennuyeux quand il parle de psychanalyse et tout à fait passionnant quand il aborde la clinique du travail social. Pourtant l’un est directement lié à l’autre. Allez comprendre … il faudra vraiment que je pense un jour à me payer une cure ! Je laisserai donc aux aficionados lacaniens le plaisir de se shooter à « l’assomption de la castration » ou à la « logique du fantasme » génialement

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Sales gosses. Tribulations d’un éduc

Jef CURVALE, Dominique DELPIROUX, JIHO, érès, 2005, 198 p.

Le lecteur doit être prévenu : il va hurler de rire ! Mais il va aussi frémir d’horreur ! Lorsqu’un journaliste prête sa plume et un dessinateur ses crayons pour donner corps aux souvenirs d’un éducateur, cela donne un résultat détonnant. Jef Curvale a commencé à exercer son métier, il y a de cela très longtemps : « c’était encore l’âge de pierre de la rééducation. Ces gosses qui faisaient peur, on préférait les boucler que les comprendre » (p.61) Mais quand on les lâchait, c’était

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L’adolescence aujourd’hui

Sous la direction d’Alain BRACONNIER, érès, 2005, 120 p

L’ « adulescens » désignait à l’époque de la Rome antique les citoyens âgés de 17 à 30 ans. Ce même terme identifiait au XVIIème siècle un « vieux beau » et au XVIIIème un « novice un peu niais, un morveux ». Chaque époque a donné un sens à cette notion, en fonction de ce dont elle avait besoin. Reste que l’évènement pubertaire constitue dans l’évolution humaine une authentique effraction qui perturbe gravement l’équilibre narcissique, mettant en danger la cohésion interne et le

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Et si on parlait… du suicide des jeunes

Jean-Marie PETITCLERC, Presse de la renaissance, 2004, 116 p.

La drogue tue chaque année 500 jeunes, le Sida 2.500, la route 6.000. Mais le suicide est responsable de 10.000 décès, soit trois par jour.  Notre pays arrive dans le peloton de tête des cinq pays occidentaux où l’on se suicide le plus. Une enquête de l’Inserm, réalisée en 1993, faisait apparaître que 23,4% des adolescents avaient des idées suicidaires. Cela signifie concrètement que lorsqu’un enseignant donne son cours devant une classe de 30 élèves, trois d’entre eux sont en

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Femmes en galère. Enquête sur celles qui vivent avec moins de 600 € par mois

Véronique MANGIN, édition de La Martinière, 2005, 280 p.

« Les femmes sont davantage protégées de la misère » pense-t-on habituellement. Véronique Mangin démontre le contraire dans un livre très bien documenté qui alterne les témoignages et des chiffres spectaculaires. Il est pourtant vrai qu’il existe bien une discrimination positive pour certaines femmes, celles qui sont mères d’enfants de moins trois ans, et qui, pour cette raison, sont relativement préservées tant par les Caf que par l’aide sociale à l’enfance. Mais au-delà de

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Le dit de la cymbalaire. Chômage à 45 ans

Charles MERIGOT, éditions La Ramonda (3 allée Marie Laurent 75020 Paris), 2005, 236 p.

Voilà un livre qu’il faut lire, à tout prix. Son écriture claire et limpide contraste avec le sombre destin qu’il décrit : la descente aux enfers d’un cadre moyen  broyé par une société qui ne fait guère de cadeaux à celles et ceux qu’elle exclut. Le sujet est grave, mais le ton est léger : on rit franchement à certains passages, on est ému par bien d’autres. La lucidité, la sérénité et l’humanisme qui traversent ces pages sont impressionnants. L’auteur

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Sanctionner sans punir. Dire les règles pour vivre ensemble

Elisabeth MAHEU, Chroniques Sociales, 2005, 232 p.

D’aucuns expriment leur nostalgie du temps où l’enfant obéissait sans rechigner. C’était pourtant une époque où l’on identifiait éducation et soumission. Transgresser n’a rien de pathologique : « L’enfant a besoin d’être reconnu, de recevoir une réponse des adultes qui l’entourent, de vérifier les limites entre le permis et l’interdit, de tester l’autorité » (p.111). En outre, le petit d’homme n’est pas pleinement responsable de ce qu’il commet. Il a droit à l’erreur. On ne peut avoir à son

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Conflit. Comprendre et pouvoir agir

Robert MICHIT, Thierry COMON, Chroniques Sociales, 2005, 173 p.

Pour la sociologie, le conflit est inhérent à l’organisation sociale. Pour la psychologie, il est lié aux pulsions agressives qui sont au cœur de tout être humain.  Les psychosociologues y voient une interaction entre les variables de l’individu et celles du système social. Les conventionnalistes invoquent des logiques différentes de communication. La morale, quant à elle, va chercher des motivations individuelles malveillantes. Les auteurs nourrissent l’ambition de proposer un

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La sociologie au service du travail social

Patrick DUBECHOT, La Découverte, 2005, 98 p.

Sociologie et travail social ont tout pour s’entendre et pourtant « ils s’observent à distance et ne parviennent pas à se rencontrer véritablement » (p.5) A cela, plusieurs raisons. La sociologie appartient aux sciences humaines. En posséder la maîtrise nécessite une longue formation universitaire et « réclame du temps et une certaine concentration, pour en saisir toutes les subtilités. Il faut intérioriser l’appareil conceptuel de cette discipline jusqu’à un point de ’’ saturation ’’ qui fait que

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