Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

Faut-il brûler le modèle social français ?

Alain LEFEBVRE,  Dominique MEDA, Seuil, 2006, 156 p.

La situation sociale de notre pays s’est largement dégradée sous l’effet conjuguée d’un taux et d’une durée du chômage élevés, d’une mobilité professionnelle faible (sauf en ce qui concerne le travail précaire), d’une absence d’anticipation des restructurations qui concernent pourtant près de 900.000 salariés chaque année, d’un déficit d’utilisation de la formation continue pour prévenir les dégradations des compétences et améliorer l’employabilité, de l’incohérence des politiques publiques

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Quel travail pour les exclus ? Pour une politique de l’insertion durable

Pascal NOBLET, Dunod, 2005, 196 p.

Dans notre pays, les politiques d’insertion à destination des populations en difficulté, ont toujours été encadrées par deux principes intangibles : les aides accordées le sont dans un délai temporaire de plus en plus court et l’horizon vers lequel on tend est nécessairement l’accès au secteur marchand. Cette perspective est validée tant par la droite (qui privilégie la responsabilisation individuelle) que par la gauche (pour qui il revient non à l’Etat, mais aux patrons d’assurer le plein emploi) et se

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Travailler avec les quartiers en difficulté

DANE Carole, Dunod, 2005, 202 p.

Pour travailler au sein des quartiers en difficulté, la seule bonne volonté ne suffit pas. Toutes les formes d’intervention peuvent être menées conjointement non seulement en complémentarité mais aussi en synergie. Mais s’il en est une qui semble pour l’auteur particulièrement adaptée à ce type de situation, c’est bien celle du travail collectif qui regroupe le travail avec les groupes (petites unités) et le travail communautaire (sur l’ensemble d’un quartier voire d’une ville). La culture anglo-saxonne a

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De l’écriture aux écrits professionnels. Contrainte, plaisir ou trahison?

Paulette BENSADON, L’harmattan, 2005, 144 p.

Notre civilisation nous a habitués à juger l’écriture comme le principal moyen de validation de la réalité : l’écrit est considéré comme la plus objective et la plus universelle des formes de légitimation. Tout naturellement, les professionnels du social se sont toujours trouvés confronté à un devoir d’écriture, avec un fort paradoxe : cette demande de formalisation de leur action se heurte à la nature même de leur tâche qui est le plus souvent accomplie d’une manière informelle, s’apparentant plus

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Questions de distance dans la relation éducative

Christine DORME, L’Harmattan, 2005, 120 p.

Voilà un petit ouvrage tout à fait intéressant qui pose en termes clairs la question de la proximité relationnelle. Notre profession a cru un moment qu’elle allait pouvoir éviter le risque d’envahissement fusionnel réciproque que représente la trop grande proximité avec l’enfant, en essayant de chasser toute subjectivité et de privilégier une écoute non impliquée. Mais, qu’on le veuille ou non, la relation éducative provoque des sentiments complexes. D’abord du fait de l’institution qui, de par

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Au-delà du noir et du blanc

Gaston KELMAN, 2005, éditions Mad Max Milo, 256 p.

L’auteur de  « Je suis noir et je n’aime pas le manioc » (cf Je suis noir et je n’aime pas le manioc) , persiste et signe dans ce nouvel ouvrage qui, en répondant au passage à certains de ses détracteurs, approfondit sa pensée : « il y a simultanément à l’œuvre dans les sociétés humaines des forces travaillant dans des directions opposées : les unes tendant au maintien et même à l’accentuation des particularismes ; les autres agissant dans le sens de la convergence et de l’affinité » (p. 135)

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Entre les murs du collège

François BEGAUDEAU, éditions Verticales, 2006, 272 p.

On ne se représente pas toujours très bien le quotidien d’une classe de collège dans ce qu’il peut avoir tant de prometteur que d’affligeant. Le roman de François Bégaudeau a la profonde honnêteté de « montrer comment c’est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas ». Ce qui frappe au premier abord, c’est bien le profond décalage qui sépare les détenteurs du savoir, de leurs élèves. Bien sûr, il y a ces collégiens qui s’enflamment et s’énervent d’un seul coup

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La présence à l’autre. Accompagner les personnes en situation de grande dépendance

Marcel NUSS, Dunod, 2005, 154 p.

Combien d’accompagnateurs de personnes atteintes de grande dépendance savent ce que pense l’usager qu’ils baignent, habillent, nourrissent ? Ils le soupçonnent, le supputent. Parfois, ils l’ignorent et s’en désintéressent. En lisant le livre de Marcel Nuss, ils vont le savoir. L’auteur est dans une situation de totale dépendance depuis 50 ans. Il sait donc de quoi il parle : « j’ai tant de fois été lavé habillé, expédié telle une chose, un bout de chair. J’ai tant de fois eu le sentiment d’être infantilisé, de

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Les enjeux de l’adoption internationale

Sous la direction de Pascal Roman, éditions Jeunesse et droit, 2005, 167 p.

Les pupilles de l’Etat étaient 100.000 en 1950. Ils ne sont plus que 3.000 aujourd’hui. Les adoptions plénières internationales constituent 80% des 5.000 enfants accueillis dans une nouvelle famille, chaque année. Ce qui était encore dans les années 1980, un acte humanitaire (si ce n’est charitable) et devenu dans la décennie suivante une solution à la stérilité des couples. Bien sûr et heureusement, il existe de nombreuses histoires d’adoption à l’étranger qui sont

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Adoption. D’une fracture à une renaissance

Anne DECERF, Chronique Sociale, 2005, 181 p.

Derrière l’image idyllique d’un enfant sans famille accueilli dans une famille sans enfants, l’adoption implique tout un remaniement psychique. On ne mesure pas suffisamment ce que peut représenter, à l’aube de l’existence, l’une des plus grandes détresses qu’on puisse connaître : l’abandon. C’est un lent et difficile travail d’intégration que doit assumer l’enfant qui, au terme d’un long cheminement affectif, cherche à se réconcilier avec son existence fracturée. L’adoption internationale comporte
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