Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

La mort au quotidien. Contribution à une sociologie de l’imaginaire, de la mort et du deuil

Patrick LEGROS, Carine HERBE, érès, 2006, 154 p.

Toutes les sociétés ont été préoccupées par la mort. Quel que soit l’époque, elles continueront à être hantées par le deuil. Pour autant, la modernité a inauguré un cours nouveau : la volonté d’évacuer ces décès devenus encombrants pour les vivants. Quelle est la raison de cette profonde mutation ? Jusqu’au XVIIIème siècle, la mort est proche, fréquente et familière. La mortalité infantile forte de 250 pour mille ne permet pas de compter sur une espérance de vie supérieure à 28 ans. Quand le

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Les pères vont bien! Comment les hommes affirment et assument aujourd’hui leur paternité

Catherine SELLENET, Flammarion, 2005, 256 p.

On nous le serine depuis quelques temps déjà : les pères ne seraient plus ce qu’ils étaient. L’image de leur carence hante les discours ambiants. Leur démission serait même à l’origine des actes d’incivilité d’enfants devenus incapables de structurer convenablement leur personnalité. Nous sommes entrés dans une ère de suspicion généralisée face à une fonction paternelle en déréliction. Contre toutes ces sirènes de mauvaise augure, l’ouvrage de Catherine Sellenet constitue un contrepoison bien venu

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Homoparentalités, état des lieux

Sous la direction de Martine GROSS, érès, 2005, 443 p.

Les relations sexuelles entre personnes de même sexe ont des fonctions sociales et des significations personnelles différentes selon les sociétés. Dans la majorité d’entre elles, le genre masculin ou féminin doit se calquer sur le sexe mâle ou femelle. Il a pourtant existé d’autres manières de concevoir cette relation en donnant priorité au genre sur le sexe. Chez de nombreuses populations amérindiennes, on était reconnu non en fonction de son apparence charnelle, mais de la façon dont on

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Petit lexique pour l’usage du travailleur social. Conseils aux travailleurs sociaux et aux bénéficiaires du travail social

Thierry DARNAUD et Guy HARDY, Chronique Sociale, 2006, 113 p.

Le travailleur social est une espèce dont il faut bien connaître les mœurs, si on veut l’utiliser à bon escient. Aux usagers qui le côtoient, ce petit guide rempli de conseils utiles et pertinents. Le travailleur social est mandaté pour vous amener à accepter ce qu’il va vous proposer. Ses longues études de sciences humaines l’ont convaincu qu’il pouvait scientifiquement établir ce qui est bien pour vous, ce qui vous permettra de vous en sortir. Vous êtes en face de quelqu’un qui

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La psychologisation de l’intervention sociale: mythes et réalités

Sous la direction de Maryse BRESSON, L’Harmattan, 2006, 268 p.

C’est un leitmotiv depuis quelques années : le social serait en voie de psychologisation. De plus en plus, on relierait l’origine des déficiences à l’incapacité des individus à construire un lien social durable et à satisfaire aux rites d’initiation et d’intégration. Ce qui compterait, ce serait les propriétés individuelles mises en œuvre pour apprendre les bons comportements propres à éviter de souffrir. Si chacun est désormais responsable de son propre parcours, il conviendrait

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Comprendre la nature humaine

Steven PINKER, Odile Jacob, 2005, 602 p.

Le XXème siècle a tellement été marqué par les terribles conséquences des théories sur l’hérédité des différences entre les êtres humains, que ces hypothèses semblent cantonnées aux égouts de l’eugénisme, du nazisme ou du colonialisme. Et voilà qu’un psychologue américain ose relever le défi. Dans un ouvrage fleuve, il tend à démontrer que l’on peut attribuer des sources génétiques à certains comportements humains, tout en condamnant le racisme, le darwinisme social, les préjugés et autres sexisme 

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Les malheurs des psys. Psychotropes et médicalisation du social

Philippe PIGNARRE, La Découverte, 2006, 180 p.

La psychiatrie française s’est longtemps ancrée sur les références psychanalytiques, se tenant, jusqu’à peu, à l’écart des pratiques devenues dominantes dans le reste du monde. Et puis, l’époque où les propositions de cette école étaient par trop rebelles et indésirables pour les conservateurs s’est progressivement éloignée : « les révolutionnaires ont vieilli ; ils sont fatigués ; ils n’apportent plus la peste nulle part et, au contraire, ils se trouvent bien souvent dans les camps les plus

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Le collectif pas de "zéro" de conduite pour les enfants de trois ans

Le Collectif Pas de O de conduite, érès, 2006, 240 p.

Au départ, il y a une étude de l’INSERM publiée en septembre 2005 qui se veut une expertise scientifique (« Trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent »). A l’arrivée, il y a une levée massive de boucliers et une pétition qui a récolté, à ce jour, plus de 190.600 signatures. Pourquoi une telle mobilisation ? Le premier reproche fait à cette recherche est d’ordre méthodologique. La démarche s’avère être une approche univoque qui privilégie un bio déterminisme d’inspiration

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L’enfance en danger. Ils n’ont rien vu?

Catherine SELLENET, édition Belin, 2006, 236 p.

La protection de l’enfance aurait-elle fait faillite ? Entre les accusations de Maurice Berger et les affaires tant d’Outreau que d’Angers, on peut se le demander. Deux courants se distinguent dans cette pratique. D’un côté ceux qui préconisent la co-éducation avec des familles qui doivent être plus accompagnées que suivies, plus reconnues dans leurs compétences mêmes partielles que stigmatisées et à qui l’on doit proposer des solutions de suppléance plutôt que de se voir substituées auprès de

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La protection de l’enfance : maintien, rupture et soins des liens

Marceline GABEL, Martine LAMOUR, Michel MANCIAUX, éditions Fleurus, 2005, 428 p.

Le développement psychologique optimal de l’enfant nécessite qu’il ait pu développer très tôt une relation d’attachement suffisamment satisfaisante. Tout bébé est programmé pour rechercher la proximité d’un adulte, en cas de détresse. Il associera cette expérience de rapprochement physique avec l’expérience émotionnelle plus intérieure de sécurité. Plus il aura déployé ce ressenti, plus il sera tenté d’explorer ce qui l’entoure et développera son autonomie

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