Obama - Rêverie

Barak Obama vient d’être élu Président des Etats-Unis. En huit ans de présidence Bush, les 400 américains les plus riches du pays, propriétaires d’un patrimoine de 1.600 milliards de $ (autant que les 150 millions de citoyens les plus pauvres), se sont enrichi de 700 milliard de $. Entre 1980 et 2008, la rémunération moyenne d’un directeur général est passée de 45 à 400 fois le salaire de son salarié moyen. Dans le même temps, entre 2000 et 2006, 5,4 millions de personnes supplémentaires ont rejoint la cohorte des américains vivant sous le seuil de pauvreté. Mais la dernière administration démocrate, celle de Bill Clinton (1992-200) a aussi largement participé à cette dégradation. C’est sous son mandat que l’aide sociale (Welfare) a été réformée, avec comme objectif la réduction des dépenses de 56 milliard de $ en cinq ans. L’éthos de l’individualisme méritocratique rendant le pauvre responsable de son destin a remplacé le droit à l’aide. La diminution des allocations, le plafonnement de leur distribution à cinq ans dans une vie, l’exclusion de certaines catégories auront permis de passer, entre 1996 et fin 2002, de 12 à 5 millions de bénéficiaires. De 1984 à 1987, Barak Obama a travaillé comme animateur social dans un quartier noir défavorisé de Bronzeville, dans le South Side de Chicago, participant notamment à la prévention de la délinquance juvénile. Ce passé de travailleur social en fera-t-il un Président plus attentif aux plus pauvres ? Seul l’avenir nous le dira.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°905 ■ 13/11/2008