Justice
Poursuivre
KLEIN-DONATI Fabienne, Éd. Equateurs, 2021, 204 p.
Le parquet détient un privilège considérable : l’opportunité de poursuites. C’est lui qui décide si une infraction à la loi pénale doit ou non faire l’objet d’un jugement. Ce n’est pas l’intérêt de la victime qui prévaut, même si elle est prise en compte, mais celui de la société.
Une équipe de parquetiers, substituts du procureur, se relaie 24 heures 24, 7 jours sur 7, permanence à disposition des forces de l’ordre qui les interpellent en direct pour savoir quelle suite donner à une
La police contre la rue
ROCHÉ Sébastien, RABATÉ François, Éd. Grasset, 2023, 315 p.
Aucune police d’un pays démocratique n’est autant critiquée par les instances internationales des droits de l’homme que celle de notre pays. Suite éditoriale du documentaire éponyme, les auteurs de ce livre expliquent pourquoi, en donnant la parole à de multiples témoins.
Dans un pays comme le nôtre où les manifestations de rue sont une tradition séculaire, convenons que le travail de la police n’est pas facile. Mais, alors que nos voisins de Grande Bretagne et d’Allemagne ont
Eloge de la prescription
DOSÉ Marie, Éd. de L’Observatoire, 2021, 143 p.
L’oubli est-il en train de devenir ce qu’il y a de pire et la mémoire ce qu’il y a de meilleur ? Voilà un essai des plus contre-intuitif qui mérite qu’on s’y arrête.
Les violences faites aux enfants ou aux femmes justifient d’être sanctionnées. Par reconnaissance du traumatisme vécue par la victime. Mais aussi, pour combattre un fléau couvert depuis des millénaires par tant de déni et d’impunité. Cette exigence a incité le législateur à prolonger les délais de prescription judiciaire les
La fabrique des jugements. Comment sont déterminées les sanctions pénales
PHILIPPE Arnaud, Éd. La Découverte, 2022, 342 p.
« Mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade » affirmait Francis Blanche. Face à une justice devant punir la même infraction, mieux vaut être une mère de famille bien insérée et primo délinquante qu’un jeune homme célibataire, marginal et récidiviste affirme Arnaud Philippe
La démonstration est limpide : s’appuyant sur des calculs statistiques, l’auteur (économiste de la criminalité) analyse de vastes bases de données individuelles pour vérifier les hypothèses qu’il
Comment être parent en prison ?
DOURIS Marie et ROMAN Pascal (sous la direction), Éd. érès, 2020
Les droits et obligations parentales ne s’arrêtent pas aux portes de la prison, même si l’incarcération rompt l’union familiale sans qu’il y ait une volonté de rupture de ses membres. Mais cette titularité est plus juridique que matérielle. Par défaut de moyens financiers permettant les déplacements jusqu’aux lieux de détention, parfois très éloignés géographiquement ; du fait d’une durée de la peine usant les liens ; à cause des modalités d’accueil des établissements pas
Habiter après la prison
BARNET Jean-Noël, Éd. L’Harmattan, 2021, 204 p.
Quelle capacité d’habiter reste en soi, après une incarcération marquée par la sujétion et la soumission, l’aliénation et la surveillance, la violence et l’infantilisation, la contrainte domestique et la promiscuité ? Les défis à relever, explique Jean Noël Barnet, éducateur spécialisé en CHRS, consiste bien à se réapproprier la capacité à être seul et à affronter le monde extérieur, à gérer son espace personnel et son propre rythme, à réaménager les limites physiques et psychiques entre soi et
Soins et prisons
CHASSAGNE Aline, Éd. érès, 2019, 292 p.
Il aura fallu attendre 1944, pour qu’un service médial et médico-psychologique devienne obligatoire dans tout établissement pénitentiaire. Et 1994, pour que les infirmiers supplantent les gardiens pour distribuer les médicaments et que les détenus soient rattachés au droit commun dans l’accès aux soins. Cette reconnaissance du médical n’a jamais réussi à rompre la dichotomie entre la perception du patient-détenu par des soignants qui sont là pour guérir et celle du détenu-patient par des surveillants
Décarcérez. Cachez cette prison que je ne saurais voir
LHUISSIER Sylvain, Éd. Rue de l’échiquier, 2020, 91 p.
Que d’idées reçues véhicule la prison, toutes plus fausses les unes que les autres. Sylvain Lhuissier les met à mal, avec talent. Des prisons trois étoiles ? Certes, aucun établissement pénitentiaire n’est comparable. Et si les Maisons centrales enfermant les longues peines ne présentent un taux d’occupation que de 74 %, les Maisons d’arrêt atteignent un taux de 138 %, entassant les détenus dans des cellules surpeuplées, parfois envahies de punaises de lit et de cafards. Les prisons
La Parole aux accusés
BLANCHARD Véronique et GARDET Mathias, Éd. Textuel, 2020, 190 p.
La légende dorée de l’avènement d’une justice des mineurs humaine et bienveillante, fondée sur l’ordonnance du 2 février 1945, s’assombrit à la lecture de ce récit de douze vies de filles et de garçons choisis parmi dix milles dossiers judicaires des années1950. On y découvre, avec effroi, le poids des stéréotypes de classe, sexistes et racistes, des jugements de valeur garants de l’ordre moral et des subjectivités imprégnées des préjugés propres cette époque. Avant de décider
Écroué de rire. Une histoire vraie
DESCLOS David, Éd. Flammarion, 2019, 271 p.
Qui sont ces délinquants qu’affronte quotidiennement la police ? Leurs profils sont divers, depuis les plus immoraux et pervers jusqu’aux révoltés et insoumis, en passant par les paumés et malchanceux. Mais, des comiques, il n’y en a guère, surtout au point de monter sur scène. C’est pourtant à cette dernière catégorie qu’appartient David Desclos qui a fait de son parcours de petit voyou ayant trempé dans le grand banditisme un spectacle, puis un livre. Sa vie commence dans la misère la plus noire