Justice
Dans ma cellule, j’ai fait le tour du soleil. La littérature en terre in-humaine
GUILHEM Geneviève (sous la direction), Lire c’est vivre/ AAEL, 2008, 240 p.
La littérature n’est pas réservée aux gens instruits, pas plus qu’elle n’est une distraction dont profitent les seuls oisifs. Relevant non du superflu mais du nécessaire, elle s’adresse à tous et offre une voie généreuse de rencontre avec les autres. Depuis le vote en 1983, sous l’impulsion de Robert Badinter alors ministre de la justice, d’une mesure du code de procédure pénale prescrivant l’instauration de bibliothèque en accès direct, elle a fait son entrée en
Justice et femme battue. Enquête sur le traitement judiciaire des violences conjugale
DIEU François & SUHARD Pascal, L’Harmattan, 2008, 130 p.
Il est difficile à admettre que le couple qui constitue cet espace sacré de l’intime qui devrait permettre à chacun de se construire et de s’épanouir en toute sécurité, se transforme en un lieu de brutalité et de sévices. Pourtant, de la pression psychologique aux menaces verbales, du chantage affectif aux agressions physiques et sexuelles, les conflits conjugaux dérapent pour 9,4% des femmes (2000) qui meurent à raison d’une tous les quatre jours (2005). « La violence au sein du
Baffer n’est pas juger. La justice des mineurs
Jean-Pierre Rosenczveig avec Olivier Mazerolle, Plon, 2007, 244 p.
Le petit juge de Bobigny rendu célèbre par l’oukase lancé contre lui, par notre Président de la République, quand celui-ci n’était encore que ci-devant ministre de l’intérieur, témoigne de son métier et de ses convictions dans un livre d’entretien qu’il a accordé au journaliste Olivier Mazerolle. Il ne se contente pas de moucher Sarkozy, en démontrant que ses propos accusateurs s’abreuvent à un juridisme douteux qui fait penser que ce Monsieur a obtenu son diplôme d’avocat
L’allumette et la bombe. Jeunes: l’horreur carcérale
Bernard OLLIVIER, Phébus, 2007, 191 p.
Notre pays a peur de ses adolescents délinquants. Pendant longtemps, les considérant comme des enfants pervers, inéducables, inaffectifs et surtout inamendables, il les a relégués dans des bagnes et autres colonies pénitentiaires. L’action engagée à partir de 1945 et qui visait à leur éducation a porté ses fruits. Et puis, quand la machine à intégrer est tombée en panne et que l’emploi n’est plus venu absorber les jeunes trublions, on est progressivement passé de 13.500 mineurs concernés par la justice
La justice des enfants perdus. Intervenir auprès des mineurs
Manuel PALACIO, La Découverte, 2006, 245 p.
A une époque où le réflexe sécuritaire prend beaucoup de place, il est toujours bon de lire des propos qui démontrent que les conceptions éducatives ne sont pas encore enterrées. A cet effet, on pourra consulter avec bonheur l’ouvrage de Manuel Palacio, lui-même Directeur de la PJJ, qui s’est entouré de spécialistes tels Jean-Pierre Rosenczveig, Philippe Meirieu ou Jean-Louis Daumas dont il publie l’interview au cœur de son texte. La politique de prévention du ministère de la justice, rappelle
Les nouvelles sorcières de Salem. Leçons d’Outreau
GARAPON Antoine et SALAS Denis, Seuil, 2006, 168 p.
Le désastre d’Outreau a été largement commenté comme le symptôme de la faillite de la justice. Mais au-delà, il pose un problème plus vaste : il démontre la difficulté pour les institutions de réussir à métaboliser les conflits et à apaiser les passions. Le désir sans limites d’un adulte pour un enfant renvoie à la peur d’un effondrement des principes fondateurs et des structures fondamentales à toute société humaine : la parenté et la filiation. Des mécanismes de panique morale
Plaidoyer pour un mensonge
LEGUEVAQUE Laurent, Denoël, 2006, 133 p.
Tout enfant vous le dira : dire la vérité, c’est bien, mentir, c’est mal. Pourtant, s’il est bien une institution où cette dichotomie ne s’applique pas, c’est celle de la justice. Pour exercer le métier de juge, il faut chérir le mensonge, car le mensonge est une parole à entendre, préférable au silence. Il garantit un nouveau droit de l’homme : le droit à l’opacité. Personne ne souhaite vivre dans une maison de verre. Voilà des déclarations bien subversives. Son auteur n’est autre qu’un ancien juge
La méprise - Outreau
Florence AUBENAS, Seuil, 2005, 255 p.
Avant de bénéficier d’une popularité dont elle se serait bien passée, Florence Aubenas avait couvert le procès d’Outreau. Elle avait presque achevé le livre que lui avaient inspiré ces évènements, quand elle partit en Irak. Au retour de sa longue prise d’otage, elle retrouva sur son ordinateur le manuscrit d’un ouvrage qui n’avait pas perdu une once d’actualité. Comment un accusé peut avouer ce qu’il n’a pas commis ou comment un magistrat peut acter des déclarations totalement farfelues lui était devenus
L’atelier du juge, à propos de la justice des mineurs
Laurence BELLON, érès, 2005, 246 p.
Notre société laisse peu de place entre le démon en liberté et l’ange déchu, entre la victime et le bourreau. Il revient pourtant à la justice des mineurs d’avoir à gérer l’un et l’autre, souvent confondu, en confiant à un même magistrat intervenant à la fois au civil et au pénal, les charges de juge d’instruction, de juge de tribunal correctionnel, de juge d’application des peines, de juge des mesures éducatives et de juge de tutelle aux prestations familiales : le ci-devant juge pour enfants. L’auteure
Six ans d’administration pénitentiaire
Henri BOULANGER, 2004, 147 p.
Fonctionnaire affecté à la direction de l’Administration pénitentiaire de 1981 à 1988, l’auteur nous propose un récit fort intéressant qui permet de mieux comprendre des (dys)fonctionnements d’un service de l’Etat particulièrement critiqué. L’incarcération respecte des règles très strictes. Le Code de procédure pénale précise la juridiction de ressort de chaque Maison d’arrêt. En 1983, l’Administration pénitentiaire s’apercevant que les textes remaniés du Code avaient oublié d’affecter un établissement au