Justice
Pauvretés en prison
Anne-Marie MARCHETTI, érès, 1997, 222 p.
La société a toujours distingué entre les bons pauvres (ceux qui se trouvent dans cet état à leur corps défendant comme les malades et les vieillards) et les mauvais pauvres (les individus valides coupables de ne pas respecter les normes dominantes). La clientèle des prisons a toujours fait partie de cette seconde catégorie. Cela explique que si aujourd’hui, on ne meurt plus de faim ni de froid dans les geôles, la dépense d’argent pour améliorer les conditions de détention, est toujours de trop pour
Histoire du personnel des prisons françaises du XVIIIème siècle à nos jours
Christian Carlier, Les éditions de l’Atelier, 1997, 261 p.
La prison est devenue à notre époque la pénalité majeure à laquelle peut être condamné tout délinquant. Cela n’a pas toujours été le cas. Ainsi, l’ordonnance criminelle de 1670 énumère-t-elle bien l’amende, les châtiments corporel ou infamant et les deux mesures les plus décernées en matière criminelle (le bannissement et les galères), mais d’emprisonnement, point. Pendant très longtemps l’enfermement intervenait comme transition avant la mort, l’exil ou un transfert. Les nombreuses
L’univers pénitentiaire - Du côté des surveillants de prison
Dominique Lhuilier et Nadia Aymard, Desclée de Brouwer, 1997, 287 p.
Les évolutions et ruptures socio-économiques se sont toujours répercutées au sein des institutions en charge du contrôle et de l’ordre social. Le système pénitentiaire n’a pas échappé à cette règle. Depuis une quinzaine d’années, de multiples transformations y ont eu lieu. En tout premier, du côté de la population carcérale qui a connu des modifications tant quantitatives (le nombre de détenus a augmenté de 50%) que qualitatives (de moins en moins de délinquants issus du
Chroniques de l’enfance en danger
Odile BARRAL, Le Cherche midi éditeur, 1997, 183 p
Six années durant Odile Barral a exercé comme juge des enfants dans le sud-ouest de la France. Au point qu’elle a eu envie d’en faire un livre. «Chroniques de l’enfance en danger» nous invite à un périple, à un véritable voyage au pays de la misère et de l’insolite, de la détresse et de la tendresse. Tous les drames nous sont contés: inceste, délinquance, problèmes familiaux, violence. Mais que de personnalités attachantes. Ces gosses perdus, le magistrat les gardera longtemps dans sa
Le guide du prisonnier
Observatoire International des Prisons, Editions de l’Atelier, 1996, 349 p.
Ce guide n’est subversif que dans la mesure où est subversif le fait de mettre à disposition du citoyen même incarcéré la connaissance de ses droits. Sa consultation par le détenu et sa famille (sans oublier les travailleurs sociaux ou avocats l’ayant en charge) permet de répondre à une foultitude de questions et de problèmes. Présenté d’une manière attractive et utile, chacun peut y trouver son compte.
Ainsi de distinction entre les 118 Maisons d’Arrêt (destinées
La police hors-la-loi. Des milliers de bavures sans ordonnances depuis 1968
Maurice Rajsfus, Le Cherche Midi Editeur, 1996, 391 p.
1993 : Un garçon de 20 ans fume dans le hall de son immeuble. Arrive une voiture de police. Le jeune-homme remonte précipitamment dans son appartement. Réaction suspecte s’il en est: il est rattrapé dans les escaliers par trois policiers qui très vite le menottent et le rouent de coups. Son père et son frère interviennent et sont à leur tour malmenés. Les deux frères sont embarqués et au terme de la garde à vue sont inculpés « d’outrage à agent ». Un tel événement ne peut se passer que
Les jeunes face à la justice pénale - Analyse critique de l’application de l’ordonnance de 1945
Francis Bailleau, Syros, 1996, 236 p.
On assiste depuis quelque temps à un battage médiatique autour de l’Ordonnance de 1945 qui est présentée comme inadaptée à l’évolution de notre société. Pire, c’est un tableau apocalyptique qui nous est souvent dressé de ces adolescents délinquants interpellés en flagrant délit et qui seraient relâchés aussitôt par une justice laxiste. A entendre certains, ce serait le règne de l’impunité et la domination de l’insécurité avec comme principales coupables une déficience, voire une démission des
Ecriture et secret
Sous la direction de Catherine BLATIER et Jacques BOURQUIN, CNFEPJJ, 1995, 160 p.
L’Ordonnance du 2 février 1945, en instaurant la fonction de Juge des Enfants, a voulu donner à la justice des mineurs un véritable chef d’orchestre. Et celui-ci a des pouvoirs inconnus de tous ses collègues. Il est, en effet, à la fois juge du civil (au titre de la Loi de 1958 sur la protection de l’enfance en danger) et juge du pénal (concernant donc l’enfance délinquante). Il assure l’instruction de ses dossiers, leur jugement et même le suivi de
Le coup de grâce
Louis Pérégo, Editions de l’Atelier (12 avenue soeur Rosalie 75013 Paris), 1995, 221 p.
Un armurier tire du troisième étage sur deux cambrioleurs en pleine action dans un commerce voisin. Il en tue une et blesse grièvement l’autre. Cela lui vaudra ... 18 mois de sursis. La même cour d’assise est appelée à juger un cambriolage de banque. Là c’est une autre histoire: 5 et 12 ans de prison. Ainsi va la justice de notre pays qui attache plus d’importance au fric qu’à la vie humaine.
Parmi les auteurs de ce braquage, Louis Pérégo. A 46 ans, il a
La zonzon de Fleury
Jean-Louis Daumas, Pierre Mezinski, Calman-Lévy, 1995, 204 p.
Quand les gardiens du Centre de Jeunes Détenus de Fleury Mérogis voient débarquer leur nouveau directeur, ils ne sont guère rassurés. Pensez donc, un ancien éducateur: cela promet en laxisme et laissez-aller ! Lors d’une des premières séances du prétoire à laquelle il assiste (ce tribunal disciplinaire interne à la prison), l’ancien travailleur social se retrouve face à face avec l’un de ses anciens clients: « qu’est-ce que tu fous là ? » s’étonne alors l’adolescent. Stupéfaction