Touchez pas au grisbi
Une étude, réalisée par les Universités de Berkeley et de Toronto, démontre combien le degré d’avidité et de cupidité s’accroît avec la fortune et le rang social. La meilleure illustration de cette rapacité et de cet égoïsme des nantis, vient de nous être donnée par les réactions à la proposition de taxer à 75% toutes les ressources dépassant le million d’euros par an. Que de cris d’orfraie pour se scandaliser contre une inadmissible atteinte au talent et au mérite qui seraient prétendument à l’origine de ces fortunes ! Rappelons, quand même, que ce million représente 2.740 € par jour, soit 56 fois ce que gagne en moyenne la moitié des français et 76 fois le SMIC. Il paraît même qu’il y aurait des footballeurs qui s’inquièteraient. Pauvres choux. On est vraiment triste pour eux ! Un Président affirma, un jour, que le revenu maximum après impôt ne devait pas dépasser 8,5 fois le revenu moyen par personne. Il imposa un taux d’imposition de 88% pour la tranche la plus élevée. Cet homme politique n’était pas un affreux collectiviste. C’était Franklin Delano Roosevelt, Président des États-unis d’Amérique, réélu deux fois. C’était en 1942. Depuis, ce taux est redescendu à 35%. Aujourd’hui, l’argument massue, c’est la menace d’évasion fiscale. Là aussi, on pourrait s’inspirer des USA : imposer le revenu en fonction de la nationalité et non de l’endroit où l’on vit. Ainsi, même réfugiés à l’étranger, les plus riches de nos concitoyens seraient encore redevables.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1054 ■ 15/02/2012