Chassez le naturel, il revient au galop
Un évènement terrifiant, à plus d’un titre. S’attaquer à des personnes inconnues. S’en prendre à des enfants. Les choisir en raison de leur religion. La tuerie de Toulouse est indicible. Quelle explication avancer pour tenter d’interpréter ce qui se laisse si facilement enfermer dans l’émotion ? Comment ne pas évoquer l’inhumanité ou la monstruosité, la folie ou la barbarie ? Comment sortir de l’état de prostration qu’impose à toute pensée cet acte inconcevable ? Peut-être, en se tournant vers l’éthique. Nous sommes nombreux à y opposer l’universalité des valeurs de fraternité, de solidarité et de réciprocité, par delà les différences apparentes ou non. Nous sommes nombreux à affirmer qu’aucune croyance, aucune couleur de peau, aucune appartenance nationale ne distingue fondamentalement les êtres humains entre eux. Nous sommes nombreux à penser qu’aucune identité ne fait l’Homme : on retrouve à travers le monde l’altruisme, l’abnégation et la bienveillance aussi largement répartis que l’égoïsme, l’indifférence et l’exploitation de l’autre. Cultiver ces fondamentaux et les faire grandir semblent être la meilleure réponse. Ce n’est pas le choix de notre Président qui est allé expliquer à des collégiens que l’assassin aurait pu surgir n’importe où et s’acharner sur une petite fille. Il faudrait donc dorénavant craindre d’être agressé, au coin de la rue et souhaiter être protégé par des lois toujours plus répressives ? Chacun ses références.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1056 ■ 29/03/2012