Défendre la dignité, partout, toujours

Un couple de parents d’origine guinéenne vient d’être condamné à respectivement cinq ans d’emprisonnement pour le père, et dix huit mois pour la mère, pour avoir faite exciser leurs quatre filles. Cette pratique consiste à couper totalement ou partiellement le clitoris, les petites et parfois les grandes lèvres, à l’entrée du vagin des petites filles. Cette abomination constitue l’une des pires expressions de la domination masculine sur le corps des femmes. Certains ethnologues n’hésitèrent pas, il y a de cela quelques années, à accuser d’ethnocentrisme tous ceux qui osaient s’offusquer d’une telle cruauté. Ne risque-t-on pas, en effet, de faire le jeu du discours raciste prétendant que ce serait là la meilleure démonstration que « toutes les civilisations ne se valent pas » ? Certainement pas. D’abord, parce que les forces qui s’opposent à ces atroces traditions ne sont pas qu’occidentales, de plus en plus d’associations les combattant, en Afrique même. Ensuite, parce qu’il n’y a pas de nations exemptes de dérives, plus ou moins graves. La 18ème place occupée par la France, sur les 35 pays étudiés dans le récent rapport de l’UNICEF sur la pauvreté des enfants, n’est pas vraiment élogieuse. Enfin, c’est justement parce que nous sommes vigilants et intraitables, face à la violation des droits humains en général, de celui des femmes et des enfants en particulier, que l’on est d’autant légitime à combattre le racisme, sous toutes ses formes.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1066 ■ 14/06/2012