Lors de l’inauguration de la nouvelle école nationale de protection judiciaire de la jeunesse, à Roubaix le 10 octobre 2008, Rachida Dati a réaffirmé sa ligne de conduite : « il faut avoir un discours ferme et très clair à l'égard d'un mineur délinquant. La Justice doit rappeler la loi, qualifier les faits et sanctionner. » La ministre de la justice s’est dite satisfaite du taux de 90,5% de réponse pénale les concernant. Rendez-vous compte: 1.400 jugements sur présentation immédiate ont été rendus, soit une progression de 35% par rapport aux jugements à délai rapproché rendus en 2006. Elle s’est tout autant félicité que la loi sur les peines planchers, applicable aussi aux mineurs récidivistes, ait concerné plus de 300 d’entre eux, avec dans 20% des cas une peine d’emprisonnement ferme. Et la ministre de se justifier, en affirmant que « 70 à 80 % des mineurs poursuivis et sanctionnés ne reviennent plus devant la justice »… sans préciser que ce taux de réussite de la justice des mineurs existait bien avant les mesures répressives. Le 6 octobre, avait lieu la quatrième tentative de suicide depuis le début de l’année au quartier des mineurs de la maison d'arrêt de Metz-Queuleu, établissement que la ci-devant ministre présentait il y a encore quelques semaines, comme un exemple. Tout va donc pour le mieux: notre justice fonctionne au maximum de ses capacités et nos prisons sont des modèles. Dormez, braves gens : la République Sarkozy-Dati veille sur vous.

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°902 ■ 23/10/2008