Les droits de l’homme, partout et toujours
Elle a 18 ans. Elle est d’origine algérienne et vit à Toulon. Sa famille veut la marier à un homme de 30 ans. Elle s’y refuse. Après une ultime dispute, elle se réfugie chez son ami, non musulman, élève dans la même terminale qu’elle. Elle est enlevée et ramenée de force à son domicile. Elle y est séquestrée et subit des tortures de la part de sa mère et de ses sœurs. Elle est lacérée au couteau sur les joues, le ventre et le sexe. Elle réussit à s’enfuir et va déposer plainte au commissariat de police. Les agresseurs ont été mis en garde à vue et placées sous contrôle judiciaire. Cette actualité peut être commentée d’une double façon. Tout d’abord, ce fait divers glauque ne saurait éclabousser toutes les populations d’origine étrangère vivant dans notre pays. Elles sont, malheureusement comme bien d’autres, traversées par des courants intégristes qui veulent imposer leur vision rétrograde et attentatoire aux droits, notamment ceux des femmes. Mais elles sont tout autant influencées par les idéaux démocratiques et tolérants. Second commentaire : ce n’est pas parce que ces populations sont tout particulièrement victimes de discrimination et d’exclusion que l’on doit hésiter à condamner avec la plus extrême fermeté les actes commis par certains de ses membres, quand ceux-ci s’inscrivent dans le même registre. Les droits de la personne humaine ne sont pas négociables quelles que soit la nationalité, la religion ou la couleur de la peau.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°909 ■ 11/12/2008