Il faut bien faire des choix

Trois inspecteurs généraux de l’Éducation nationale viennent de remettre un rapport relatant d’inquiétantes informations : les administrations locales sont aux abois, leurs crédits de fonctionnement ne leur permettant pas de finir l'année 2010. Lançons un appel pour trouver une assistante sociale bienveillante qui pourrait aider ce ministère à constituer un dossier de surendettement ou à se constituer en faillite personnelle. Si les restrictions budgétaires concernent la plupart des postes de dépenses, elles s’attaquent aussi aux plus fragiles. Les Maisons départementales des personnes handicapées peuvent bien évaluer les besoins des élèves porteurs de handicap, en notifiant tant qu’elles veulent des heures d’accompagnement par des Aides à la vie scolaire, les rectorats n’en ont cure. A l’image de l’inspecteur d’académie des Pays de Loire qui a décidé de réduire autoritairement le nombre d’heures d’AVS accordées pour satisfaire les 300 demandes supplémentaires par rapport à l’an passé. Déshabiller Pierre pour habiller Paul : voilà la solution enfin trouvée ! Il est vrai que nos dirigeants ont d’autres priorités : par exemple, rembourser les 16.350 contribuables bénéficiaires du bouclier fiscal ou faire gagner 3 milliards d’€uros aux restaurateurs grâce à la baisse de leur TVA ou encore permettre à la Société Générale de tripler ses bénéfices. Rien que du social, en quelque sorte. Et puis, après tout, ces enfants n’avaient qu’à pas être handicapés.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°988 ■ 07/10/2010