Nicolas Sarkozy s’était fait voter, en octobre 2007, une majoration de 140 % des crédits à la Présidence de la République. En 2009, les frais de l’Élysée se sont accrus de 2,5 % (contre 0,4 % pour le reste des dépenses de l'État). Mais notre Président n’est pas égoïste :  entre 2007 et 2009, ses 98 collaborateurs ont vu leur rémunération passer 5,49 millions d'euros à 9 millions d'euros, soit quand même une hausse de 52,16%. Mais, ce n’est là, après tout, que l’application du fameux « travailler plus pour gagner plus ». Gardons-nous, toutefois, de tomber dans le refrain populiste « tous pourris ». Les émoluments versés aux élus sont légitimes. C’est le juste retour de leur dévouement. Et cela évite la tentation de la corruption. Les rémunérations attribuées à la totalité des élus locaux atteignent 1,5 milliard d'€ (pour un budget global de 220 milliards), soit 0,6% ! Ce sont justement ces indemnités auxquelles les élus de la communauté de communes de Pyrénées-Cerdagne ont, à l'unanimité, renoncé pour cinq ans (ce qui représente quand même, pour certains, jusqu’à 6.000 € annuels). Ils ont décidé de consacrer les sommes ainsi économisées aux travaux de mise en conformité de la petite station de ski de Porté-Puymorens, déjà en grande difficulté financière. Ce geste généreux a permis de sauver les 117 emplois et les 6 millions d'€ liés au tourisme blanc. Si vous ne savez pas où aller skier cet hiver, essayez donc la vallée de la solidarité.

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°998 ■ 16/12/2010