La barbarie à nos portes

Le Kossovo fut le théâtre de crimes de guerre contre l’humanité, aboutissement du régime d’apartheid imposé à la majorité albanaise par un gouvernement serbe inspiré des pires desseins génocidaires. L’UCK (Armée de libération du Kossovo) pouvait alors apparaître comme une force de libération nationale légitime, s’opposant à l’occupant. Carla del Ponte, ancienne Procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, avait révélé dès 1998 le trafic d’organes mis en place par cette organisation sur leurs prisonniers serbes, opérés après avoir été exécutés d’une balle dans la tête. Un rapport du Conseil de l’Europe l’a confirmé, fin 2010 : « des organes auraient été prélevés sur des prisonniers dans une clinique en territoire albanais, pour les transporter ensuite à l’étranger à des fins de transplantation. » Ces informations démontrent que cette région n’était pas seulement victime de l’oppression d’un peuple par un autre. Elle était gangrenée de toutes parts, par un cancer terrifiant : le nationalisme. Cette idéologie nauséabonde, qui est responsable des pires barbaries à travers l’histoire, a montré une fois de plus ses effets dévastateurs. Croire qu’une communauté puisse être supérieure à une autre peut amener tout droit à dénier toute humanité à ceux qui n’en font pas partie. Les abattre comme des animaux est alors concevable, puisqu’ils n’appartiennent pas à la même espèce. Haine et génocide sont en filigrane de toute idéologie nationale. 

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1008 ■ 03/03/2011