Le long chemin vers l’égalité

Il a fallu une loi en 1909, pour que le port du pantalon ne soit plus, pour elle, un délit ; une loi en 1920, pour qu’elle puisse adhérer à un syndicat sans l’autorisation de son mari ; une loi en 1938, pour abolir son incapacité juridique et son devoir d’obéissance à celui-ci ; une loi en 1945, pour qu’enfin elles puissent voter ; une loi votée la même année, pour supprimer la notion de salaire féminin ; une loi en 1965, pour qu’elle puisse ouvrir un compte en banque et choisir une profession, sans l’autorisation de son époux ; une loi en 1967, pour qu’elle puisse accéder à la contraception ; une loi en 1974, pour qu’elle ait le droit d’avorter ; une loi en 1975, pour supprimer le droit du mari à contrôler la correspondance de sa femme ; une loi en 1992, pour réprimer les violences conjugales ; une loi en 2006, pour lutter contre les mariages forcés ; une loi en 2010, pour interdire le port du voile intégral dans l’espace public, que des traditions rétrogrades lui imposent. Trop tard, pour Fanny Truchelut (www.a-voix-haute.net), condamnée le 8 octobre 2008, pour discrimination religieuse, à deux mois de prison avec sursis et 6.000 € de dommages et intérêts. En 2006, elle avait osé demander à deux femmes de retirer leur voile, dans les parties communes de son gîte rural. Trois associations partie civile, ont obtenu des dommages et intérêts : la LDH, le MRAP et la LICRA. Décidément, l’oppression des femmes trouve, parfois, de bien curieux alliés.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1010 ■ 17/03/2011