A chaque jour, sa surprise

Quand j’ouvre mon journal, c’est toujours avec une certaine fébrilité. Mi-amusé, mi-atterré, je me pose, chaque fois, la même question : quelle connerie ont-ils encore inventé ? Non, ils ne vont pas la faire, celle-là … Eh bien si ! « Je ne serai pas du côté des fraudeurs, des tricheurs, des malhonnêtes » : notre Président a commandé au Père noël un nouveau déguisement, celui du héros, champion de la lutte contre la fraude sociale. En septembre 2010, la Cour des comptes évaluait le coût de cette duperie à un montant allant de 2 et 3 milliards d’€. Haro donc sur cette multitude de salariés qui se prélasse dans des arrêts de travail injustifiés. Et dans la foulée, de décider d’une amende qui viendrait sanctionner ceux qui y ont recours. C’est vrai que ces fausses déclarations représentent quand même 1/1000e des dépenses sociales de notre pays. Il s’agit, une fois de plus, d’une prise de position courageuse s’attaquant à la source même des difficultés de notre société. Et, les 8 à 15 milliards que représente la non déclaration par les entreprises des salariés qu’elles emploient ? Mais non, là, vous mélangez tout.  « La pénalisation de notre droit des affaires est une grave erreur » a dit notre président, en 2007. Et d’annoncer alors, sa ferme intention de dépénaliser le droit des affaires, pour libérer la croissance ! Comme on le comprend : comment redonner le goût du risque, « si la moindre erreur de gestion peut vous conduire en prison ? » Ben voyons !

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1042 ■ 08/12/2011