Raison garder

Une fusillade dans un lycée, ce n’est pas banal. Attention aux manipulations.
Jeudi 16 mars, Killian B. un lycéen âgé de 16 ans lourdement armé d’un fusil de chasse et d’un revolver de calibre 22 long rifle commence à tirer au cœur du lycée Tocqueville de Grasse. Heureusement, il n’y aura que quatorze blessés légers. Il n’a pas crié « hallah akbar » et n’a pas fait allégeance à l’État islamique. Issu d’une famille engagée à l’extrême droite, il voulait se venger des mauvaises relations avec ses camarades.
 
Éviter toute instrumentalisation
L’exploitation à des fins idéologiques de cet évènement ne serait pas plus honnête que ne l’est l’accusation de la couleur de peau, de l’origine géographique ou de la religion comme origine des actes terroristes. Ni les orientations politiques, ni l’éducation familiale ne doivent a priori être incriminées. Il y a toujours eu, il y a toujours et il y aura toujours des adolescents fragiles commettant des actes radicaux. Rien ne réussira jamais à l’éviter. Sauf à transformer chaque établissement scolaire en bunker et à imposer aux élèves considérés comme terroristes potentiels d’arriver une ou deux heures en avance pour les soumettre chaque jour à une fouille méticuleuse, il faudra admettre un pourcentage de risque. Plus que jamais, les communautés éducatives doivent surtout persévérer dans le dialogue, la tolérance, l’apprentissage non-violent des conflits, la bienveillance  envers les plus fragiles, la prévention du harcèlement.
 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°179 ■ mai 2017