Un arbre ne doit pas cacher la forêt
Il est des actes qui salissent une profession. Il faut rappeler haut et fort qu’ils sont marginaux.
Le directeur d'un centre de loisirs comparaîtra devant le tribunal correctionnel le 19 décembre prochain, pour violences sur un mineur par une personne chargée de mission de service public. Excédé par l’agitation d'un petit garçon de 4 ans qui empêchait ses copains de dormir, il n’a rien trouvé de mieux à faire, pour tenter de le calmer, que de lui attacher les mains avec du ruban adhésif ! Seule la photo prise par une animatrice a permis d’avoir la preuve d’une pratique récurrente.
L’animation précurseure
Ne généralisons pas cet acte isolé. Cela fait un certain temps que la violence contre les enfants est combattue, dénoncée et punie quand elle se produit dans les écoles ou en centre de vacances et de loisirs. Il n’en va pas vraiment de même dans les familles : 85 % des parents reconnaissent avoir déjà eu recours aux violences éducatives, 50 % affirmant avoir frappé leur enfant avant l'âge de deux ans. Le 10 juillet 2019, la loi dite « anti-fessée » a été définitivement votée. Elle rajoute une simple mention en deuxième alinéa de l'article 371-1 du Code civil rappelant que « l'autorité parentale s'exerce sans violences physiques ou psychologiques ». Il ne reste plus à présent qu’à en convaincre les familles, afin qu’elles finissent par agir comme 99 % des professionnels de l’enfance. Saluons ici les lanceurs d’alerte qui dénoncent les 1 % !
Jacques Trémintin - Journal de L’Animation ■ n°03 ■ décembre 2019