La petite enfance

Accueillir la petite enfance

« L'enfant est le père de l’homme », affirmait déjà, au 19ème siècle, le poète anglais William Wordsworth. S’intéresser à la petite enfance, c’est essayer de comprendre les fondations de ce que va devenir l’adulte. Mais, s’il y a donc bien un lien direct entre les premières années de l’être humain et son devenir, le petit d’homme ne saurait être identifié à son aîné. Il possède ses propres fragilités et modalités de fonctionnement qu’il faut apprendre à reconnaître, identifier et intégrer, afin de lui permettre de grandir dans les meilleures conditions. Les professionnels accueillant les plus petits sont, bien entendu, les professeurs des écoles maternelles et les éducateurs de jeunes enfants des crèches. Mais, les animateurs sont aussi à leur contact dans les centres d’accueil maternels.
 
Apprendre de l’enfant
Longtemps ignorées, les aptitudes du petit enfant font l’objet d’études scientifiques démontrant leur importance. Il possède des capacités étonnantes que sa grande fragilité et sa forte dépendance ont contribué à sous-estimer. Petit état des lieux.
 
Nous sommes en 1984. TF1 programme une série de trois émissions réalisées par Tony Lainé et Gilbert Lauzun qui va connaître un formidable retentissement : « Le bébé est une personne ». Alors que, pendant longtemps, le petit d’homme fut considéré comme un être immature que l’on réduisait volontiers à un tube digestif absorbant et déféquant, on le découvre doté de compétences insoupçonnées. Le documentaire présente un foetus filmé à l'intérieur du ventre de sa mère, en train de réagir à l'écoute d'une symphonie de Beethoven. Il décrit l’étrange expérience de bébés s’apaisant à la voix ou réagissant à l’odeur de leur mère, délaissant celles d’autres mamans. Il explique la situation de cet enfant très perturbé par des angoisses nocturnes dont l’origine sera trouvée dans la perte de son jumeau, durant la grossesse de sa mère.
 

Comprendre le bébé

En trente ans, les progrès des recherches scientifiques n’ont cessé d’accroître les connaissances sur ce monde mystérieux de la petite enfance qui semble pourtant si inaccessible à la compréhension des mécanismes à l’œuvre, à cet âge. Et ce, pour au moins deux raisons. D’abord, parce que les sujets concernés ne peuvent s’exprimer et expliquer ce qui se passe en eux. Ensuite, parce que la vitesse de développement des zones du cerveau jouant un rôle crucial dans la mémoire, elle ne permet que progressivement de stocker les souvenirs. Ce qui explique cette amnésie infantile avant quatre ans. Pourtant, les chercheurs ont mis au point des techniques pour percevoir les réactions des bébés aux stimulations qui leurs sont proposées. Que ce soit le temps de fixation visuelle ou l’intensité de succion d’une tétine, ces mesures déterminées avec précision permettent d’évaluer ce qui dérangent ou non l’enfant. Karen Wynn de l'université Yale a ainsi mis au point une étonnante expérimentation démontrant que, dès quatre mois, un bébé saurait compter ! Dans cette étude, on présente un petit théâtre de marionnettes composé de figurines de Mickey. Dans une première scène, un Mickey part de la gauche, disparaît derrière un paravent et réapparaît à droite. L’enfant observe sereinement cette déambulation. Ce qui ne va pas être le cas, dès lors où on lui propose un second scénario où c’est bien un Mickey qui commence à marcher, mais ce sont deux qui apparaissent en sortant de leur cachette.
 

Des compétences fortes

Manifestement, cette anomalie est perçue par le bébé, comme le montre son agitation face à ce qu’il constate, démontrant une capacité précoce. Ces techniques de recherche ont permis de remettre en cause la vision traditionnelle que l’on pouvait avoir du petit d’homme. Alors qu’on le croyait inachevé, adulte à l’état primitif à qui seule l’éducation permettrait d’atteindre progressivement la pleine maturité, on découvre que des aptitudes que l’on pensait d’apparition tardive se manifestent bien plus tôt (1). Le monde du bébé n’est pas si éclaté, irrationnel et décousu que cela : dès six mois, il acquière la conscience de la permanence des objets qui l’entourent, même après leur disparition de sa vue (on pensait jusque là qu’il y arrivait à deux ans seulement). Si l’enfant est prompt à croire à une vision magique ou féerique, cela ne signifie pas qu’il confond ce monde imaginaire qu’il se crée avec la réalité. C’est là un moyen, pour lui, d’éprouver à travers des scènes fantaisistes des situations humaines fondamentales. Dès la naissance, il dispose d’un répertoire inné d’émotions universelles, telle l’empathie. Les bébés sont de fantastiques machines à apprendre. Ils absorbent tout ce qu’ils voient, entendent et ressentent, sans réussir toutefois encore à sérier et à focaliser leur attention. Les petits d’hommes démontrent donc des aptitudes dont il faut avoir conscience, pour répondre au mieux à leurs besoins.

(1) Sciences Humaines n°219, octobre 2010
 
 
L’enfant acteur
C’est illusoire de croire que ce sont les parents qui apprennent tout à leur enfant : marcher, parler, penser ou conquérir son autonomie. Si la stimulation de leur part est nécessaire, l’enfant n’est pas dans une position passive d’attente, telle une cire molle. Il est loin d’être une ardoise vierge. Il fait preuve d’une capacité fantastique à progresser, en s’emparant de ce qu’il perçoit. C’est un peu comme si une division du travail s’était opérée : dans l’enfance l’être humain apprend avec avidité et découvre le monde au travers de l’observation, des jeux et des simulations. A l’âge adulte, il met en application tout ce qu’il a appris pour s’assumer d’une manière autonome.
 
 
 
L’accueil de la petite enfance : le modèle de Loczy
Beaucoup de projets pédagogiques mettent en avant la liberté des mouvements, le respect du rythme de chaque enfant, son autonomie, son positionnement en tant qu’acteur de son éducation. Ils sont les héritiers insoupçonnés d’une pouponnière hongroise.
 
C’est dès 1946 que le docteur Emmi Piker, pédiatre hongroise directrice de l'Institut Loczy situé à Budapest, applique les principes de la pédagogie nouvelle à la petite enfance. L’action innovante de cette pouponnière, accueillant des enfants âgés de moins de trois ans séparés de leur famille, sera connue dans notre pays grâce à la publication, en 1973, de l’ouvrage « Loczy ou le maternage insolite »(1). Les principes qui y sont appliqués ont inspiré un certain nombre de lieux d’accueil revendiquant un rapport différent entre adultes et enfants, l’absence de domination des uns sur les autres et une forme d’éducation destinée à éviter de blesser, humilier, dévaloriser, faire plier l’enfant. Comme cela arrive souvent, des principes éducatifs adaptés au départ pour une population d’enfants en difficulté ont, ensuite, été utilisés pour des enfants en situation ordinaire. La volonté de compenser un début de vie traumatisant, marqué par l’abandon ou la maltraitance, s’est élargie à une vision plus vaste d’un bébé perçu comme une personne capable d’initiatives, malgré sa forte dépendance à l’adulte.
 

Non directivité et respect du rythme

Faire advenir un être autonome, responsable et capable d’initiatives dépend de la façon dont il a été éduqué, dès sa petite enfance. Au modèle d’un adulte qui, au gré de ses fantaisies, amuse un bébé passif entre ses mains, Emmi Pikler oppose l’activité autonome de l’enfant. C’est le principe de non-directivité : l’adulte veille à la sécurité de l’enfant, reste attentif à ses besoins et répond à ses demandes. Il le place dans des situations correspondant à son âge, mettant du matériel à sa portée et l'aidant à prendre conscience de ses accomplissements. Mais, il le laisse découvrir ses propres limites et appréhender le monde qui l’entoure à son propre rythme. Contrairement à une pression sociale, inspirée de la recherche de compétitivité et de productivité, incitant parents et professionnels à hâter le développement de l’enfant, afin qu’il apprenne le plus vite possible à s’asseoir, à se mettre debout, à marcher, (puis plus tard à lire, écrire et compter), Loczy laisse chacun des enfants acquérir des compétences, sereinement, tranquillement, sans considérer qu’il est inquiétant qu’il soit en retard ou encourageant qu’il soit en avance. Les adultes montrent aux enfants qu’ils ont confiance dans leur capacité à être acteur de leur propre développement et éducation.
 

Relation affective et stabilité de l’environnement

Afin de favoriser un développement sécurisé chez l’enfant, un autre principe appliqué à Loczy est celui d'une relation affective privilégiée. Ici, pas d’abstention quant à la manifestation d’affection qui serait le monopole des parents. Le petit d’homme a besoin de se sentir aimé, autant qu’il lui est indispensable de recevoir de la nourriture et des soins, et ce par tous les adultes qui l’entourent. La même référence est maintenue en continu avec un adulte permanent. Le suivi de chaque enfant est donc individualisé, ce qui favorise une grande constance dans les attitudes éducatives. Enfin, l'enfant n'est jamais seul : il y a toujours un adulte à portée de vue ou de voix. Cette stabilité, cette fiabilité et cette prévisibilité constituent une autre constante de Loczy qui favorise la sérénité physique et psychique dont un petit d’homme a besoin, pour déployer ses forces pour grandir. L’équipe d’animation voulant s’inspirer de ces principes serait confrontée à un impératif constant : ne pas se laisser aller au réflexe spontané de faire à la place de l’enfant, de le guider sur la seule bonne voie que l’adulte pense être le seul à connaître. Si elle doit garantir, à tout instant, la sécurité de son jeune public, elle se doit autant de le laisser sur le chemin de la découverte, expérimenter et tâtonner.
 
(1) « Loczy ou le maternage insolite » Myriam David, Geneviève Appel, érès, 15,50 € (réédition 2008)
 
 
Se rabaisser ou s’élever ?
Pour le pédagogue traditionnel, l’esprit de l’enfant est une cire molle qu’il faut modeler. Pour un pédagogue aussi révolutionnaire que Janusz Korczak, il faut appréhender le petit d’homme, dans toutes compétences : « vous dites :’’ C’est épuisant de s'occuper des enfants.’’ Vous avez raison. Vous ajoutez : ’’ Parce que nous devons nous mettre à leur niveau. Nous baisser, nous pencher, nous courber, nous rapetisser. » Là, vous vous trompez. Ce n'est pas tant cela qui fatigue le plus, que le fait d'être obligé de nous élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments. De nous élever, nous étirer, nous mettre sur la pointe des pieds, nous tendre. Pour ne pas les blesser. »
 
 
Comment le cerveau de l’enfant fonctionne-t-il ?
Physiologiquement, l’enfant ne réagit pas comme l’adulte. Le comprendre permet d’adapter son comportement en conséquence, afin de ne pas exiger de lui plus qu’il ne peut, tout en trouvant les moyens de le stimuler et de favoriser son développement.
 
Des découvertes récentes en neurosciences apportent un regard nouveau sur la maturation progressive du cerveau chez l’enfant et les conséquences que cela induit sur son affectivité, ses émotions et ses relations avec son entourage(1). Bien sûr, le petit d’homme ne saurait  être réduit au seul biologique. Mais, il est important de comprendre en quoi le fonctionnement cérébral propre à cet âge, influe directement sur des comportements que l’on a trop souvent l’habitude de décoder, à partir de nos logiques d’adultes. Ainsi, ce qui est fréquemment identifié comme de la mauvaise volonté, de la comédie ou des caprices correspond bien plus à une impulsivité et une à immédiateté. L’immaturité de l’enfant l’empêche de se représenter un futur proche (ce qui rendrait possible une projection dans le temps), d’établir une relation de cause à effet entre l’acte qu’il a posé et ses conséquences, (ce qui permettrait de s’abstenir suite à l’interdiction posée) et de canaliser le stress ressenti et l’angoisse vécue (ce qui économiserait  les colères qui ont, pour fonction première, d’évacuer les tensions accumulées). Ce qui constitue pour l’adulte un effort gérable est insurmontable pour l’enfant.
 

Apaiser plutôt que stresser

Remplir son réservoir affectif lui permet de faire face aux inévitables tensions qui ne manquent pas de se manifester, dans son quotidien (2). L’accueil bienveillant de ses émotions répare les peines et les contrariétés. L’adulte peut être tenté de réagir comme il le fait avec ses pairs. Il lui faut effectuer un pas de côté. En interprétant la colère comme un signe et un langage d’un être qui ne peut s’exprimer autrement ; en identifiant le problème auquel correspond ce symptôme et en cherchant la solution adéquate ; en exprimant plutôt à l’enfant ce qu’il peut faire, plutôt que ce qu’il ne peut pas, sa compréhension de l’interdiction étant plus compliquée ; en lui disant stop, plutôt qu’un « non » qui est ressenti plus comme un reproche ; en reformulant ce qu’on perçoit de son sentiment du moment, afin de l’habituer progressivement à entendre (puis à être en capacité de prononcer) des mots le caractérisant ; en contenant avec tendresse et sollicitude, attitude favorable à la production d’ocytocine qui privilégie l’apaisement. Coups et rejets accroissent le stress, quand les contacts physiques doux, la tendresse, la voix réconfortante et les manifestations d’attachement sécurisent l’enfant et favorisent d’autant plus ses capacités d’écoute et d’apprentissage (encadré)
 

Comment évoluer ?

Il est plus facile d’affirmer des grands principes que de les appliquer. Sous la pression du quotidien et face à un groupe turbulent, il n’est pas toujours simple de bien réagir. Chassez le naturel, il revient au galop. Les vieux réflexes prennent le dessus. Surtout, quand la réduction des budgets, le nombre croissant d’enfants, des conditions de travail plus ou moins chaotiques ou encore le manque de formation viennent en rajouter à la tension. Christine Schuhl (3) propose une grille d’analyse pouvant servir de guide à une séance d’observation du quotidien confiée à un(e) professionnel(le) dédié(e) pour l’occasion à cette tâche. Celui-ci note : l’âge des enfants, leur nombre, les bruits, la luminosité, les paroles, les gestes, déplacements et comportements des adultes etc… C’est, ensuite, l’équipe toute entière qui procède à l’analyse de ce qui a été repéré, à partir de six critères : où est l’intérêt de l’enfant ? Quel sens a ce choix pour lui ? Est-ce en accord avec ses compétences ? Jusqu’où l’adulte peut aller ? Comment faire autrement ? Un tel travail d’introspection, s’il nécessite, bien entendu, l’adhésion préalable et la collaboration de toute l’équipe, peut alors permettre de faire évoluer les représentations et progresser les pratiques.
 
(1) « Pour une enfance heureuse. Repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau » Docteur Catherine Gueguen, Ed. Robert Laffont, 2014
(2) « ’’ J’ai tout essayé ! ’’ Opposition, pleurs et crises de rage : traverser la période de 1 à 5 ans,  Isabelle Filliozat, Ed. Poche Marabout, 2013
(3) « Remédier aux douces violences – outils et expériences en petite enfance » Christine Schuhl, Chronique Sociale, 12,50 € (2011)
 
 
Autoritarisme ou bienveillance ?
Les effets d’une stimulation douce et agréable et ceux d’une éducation autoritaire et stricte, ont pu être mesurés neurobiologiquement. La bienveillance libère l’ocytocine, hormone secrétant la dopamine, l’endorphine et la sérotonine qui procurent un sentiment de bien-être et favorisent la socialisation. La rigidité produit du cortisol, hormone du stress destinée à faire réagir au danger potentiel. Secrétée en grande quantité, elle peut nuire au développement des facultés du jeune enfant. L’environnement affectif n’est donc pas seulement un accessoire utile et sympathique, mais le terreau sur lequel se développe le potentiel de croissance psychique de l’enfant.
 
 
Lire l'interview : Schuhl Christine - La petite enfance
 
Ressources
« ’’J’ai tout essayé ! ’’ Opposition, pleurs et crises de rage : traverser la période de 1 à 5 ans »
Isabelle Filliozat, Ed. Poche Marabout, 2013
Si tout parent peut témoigner des moments de grand bonheur qu’il a vécu avec son enfant en bas âge, il peut tout autant évoquer la détresse dans laquelle il se trouve plongé, quand celui-ci entre en crise. L’ouvrage d’Isabelle Filliozat s’intéresse justement à ces moments déroutants et très déstabilisants. Elle ne cesse de rappeler l’immaturité du petit d’homme qui ne peut encore canaliser le stress ressenti et qui évacue, par sa colère, les tensions accumulées. Aimer son enfant n’est pas suffisant pour l’aider à grandir. Il faut, tout autant, interagir avec lui. Mais pas de n’importe quelle façon. Coups et rejets accroissent sa détresse, quand la tendresse, la voix réconfortante et les manifestations d’attachement sécurisent l’enfant et favorisent d’autant plus ses capacités d’écoute et d’apprentissage.
 
« Pour une enfance heureuse. Repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau » 
Catherine Gueguen, Ed. Robert Laffont, 2014
Avec cent milliards de neurones et dix mille milliards de connections possibles entre eux, le cerveau humain constitue une machine en activité permanente qui subit l’influence à la fois de l’héritage génétique et de l’environnement. Les scientifiques ont pu identifier où siègent différentes compétences humaines, mais aussi le rythme de leur évolution. Ainsi, l’affection, la régulation des émotions ou encore le sens moral n’atteignent leur pleine maturité qu’à cinq ou six ans. L’interface entre les émotions et la cognition, structurant la relation entre soi et autrui ne s’active pleinement qu’à l’âge adulte. Si nous connaissons assez bien les étapes du développement moteur et sociocognitif du petit d’homme, c’est loin d’être le cas pour sa vie affective et émotionnelle. Le docteur Catherine Gueguen nous propose de mieux les comprendre.
 
« Petite enfance (re)construire les pratiques grâce aux neurosciences »
Christine Schuhl et Josette Serres, Chronique Sociale, 2015
Passant en revue différents aspects de la journée (l’accueil, l’éveil, les repas, les soins, le sommeil), les auteures nous invitent à un pas de côté sur les pratiques traditionnelles. Loin de culpabiliser les professionnelles, elles leur proposent des axes de réflexion fondés sur le respect du rythme de l’enfant, l’adaptation à ses compétences, mais aussi la prise de conscience de ses fragilités et de l’immaturité liées à son âge. S’appuyant sur les connaissances apportées par les neurosciences, le leitmotiv qui traverse tout l’ouvrage est bien de faire la part des choses entre les attentes des adultes et celles de l’enfant. L’accent est notamment mis sur les hésitations et tâtonnements du petit d’homme, qui ne sont pas des échecs mais les étapes incontournables de sa progression.
 
« Prendre soin de l’enfance »
Myriam David et all, Ed. érès, 2014
Livre hommage à une grande dame qui lutta toute sa vie pour préserver le bébé des traumatismes précoces, son combat pour changer le regard sur la petite enfance constitue, encore aujourd’hui, un apport fondamental et incontournable. Pendant longtemps, le petit d’homme a été perçu avant tout comme un tube digestif, les crèches et pouponnières le nourrissant, le nettoyant et le manipulant, sans grande considération. Inspirée par l’expérience de Loczy, Myriam David va populariser les méthodes particulièrement innovantes qu’elle y a découvertes. On retrouvera dans ce recueil de textes les plus représentatifs et significatifs de sa pensée l’un d’entre eux qu’elle a rédigé, en 1957, à l’intention d’un centre aéré géré par les CEMEA «  étude d’un groupe d’enfants ayant séjourné pendant un mois en colonie maternelle ».
Jacques Trémintin - Journal de L’Animation  ■ n°156 ■ juin - juillet 2015