Les carences éducatives. Les troubles de la relation à l’autre pendant l’enfance et l’adolescence

Mireille LESCURE, Privat, 1991,  224 p.

Avec un tel titre, il y a de quoi ouvrir le livre avec intérêt en s’attendant à bénéficier des derniers développements concernant la question.

Mais le résultat est plutôt fadasse.

Oh certes, il n’y a rien là de tragique: l’éducateur ne doit pas servir d’écran à l’enfant mais au contraire lui apporter sécurité et appui afin de lui permettre de continuer dans de bonnes conditions sa croissance et le franchissement des différentes étapes de son évolution.  La dyade mère-enfant si elle se prolonge peut devenir un véritable joug. L’école ne doit pas transformer l’élève en sujet passif. Le foyer familial doit être un endroit où l’enfant puisse se ressourcer, l’indifférence et le mépris le néantisant. L’éducateur, c’est celui « qui fait » avec l’éduque ... voilà, ma foi, des affirmations qui ne mangent pas de pain, on ne peut qu’être d’accord. Mais, enfin, il n’y a rien là qui relève de l’invention du fil à couper le beurre !

Et puis, il y a ce style un peu ampoulé et ces références bibliographiques un peu datées. Vérification faite, il s’agit d’une réédition de ... 1978. Ce n’est pas un problème pour certains ouvrages de référence qui n’ont pas pris une ride. Ici le poids des années se fait cruellement sentir.  A preuve, ces quelques perles répertoriées rien que pour le plaisir. « Un enfant non-désiré est un enfant détesté, il sera traité cruellement ».  A propos de la féminisation croissante de l’enseignement:« Nous ignorons quels dangers peut présenter, à longue échéance, une éducation confiée presque uniquement à des femmes ». Quant au divorce, bien sûr, il est responsable dans 55% des cas des situations de trouble caractériel chez l’enfant selon une étude des plus sérieuses datant « seulement » de ... 1942 !

 

Jacques Trémintin – Juin 1995 – non paru