Travail social autour du monde
BOYÉ Julien et BARATA Yohan, Ed. Chronique Sociale, 2017, 233 p.
Julien Boyé et Yohan Barata auront consacré cinq années à arpenter vingt cinq pays à la rencontre des pratiques sociales qui se déploient sur les cinq continents. L’occasion de nous offrir un livre haut en couleurs et en diversité. Avides de découvrir d’autres manières de travailler, animés du fort désir de sortir d’un mode de pensée routinier et décidés à élargir leur champ de vision, ils nous présentent les counselors québécois, le Samu social du Sénégal, l’association Pomme Cannelle qui essaie de réintégrer dans leur famille les enfants abandonnés du Népal, le programme d’assistance pour les personnes atteinte du VIH déployé au Cambodge ou encore l’éducation informelle proposée aux enfants des rues du Pérou. Ils ont proposé à quarante professionnels des contrées traversées de choisir les mots qui définissent le mieux leur action. Les notions les plus citées se retrouvent dans le tiercé gagnant regroupant la patience, l’empathie et l’humilité. Si chaque État définit le cadre juridique du travail social, celui-ci se retrouve donc à travers les mêmes valeurs validées internationalement. Pourtant, des variations émergent aussi, liées à la culture, à l’histoire et au contexte socio-économique : si le monde latino américain s’engage politiquement dans un soutien aux luttes émancipatrices des populations opprimées, les anglo-saxons investissent bien plus la méthodologie de l’intervention sensée apporter les réponses, quand les francophones privilégient le questionnement et le rejet des postures normatives. Autres débats récurrents : ceux portant sur l’approche des publics à partir de leurs difficultés ou de leurs potentialités, la priorité donnée au changement individuel ou sociétal, la formation au métier privilégiant l’université ou l’alternance avec le terrain.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1205 ■ 13/04/2017