L’ombre andalouse

Juan AREVALO-PELAEZ, 2005, 226 p.

Il est de tradition de partir en vacances en conseillant un bon roman. Cette année, c’est au retour des congés que nous aurons recours à cette coutume ! Le dernier roman de Juan Arevalo-Pelaez nous entraîne à la rencontre improbable de deux mondes qui n’auraient jamais du se croiser. Le récit débute sur un chantier du bâtiment. Pedro, maçon espagnol est de ceux qui ont contribué à reconstruire la France, au prix de leur vie. Il meurt dans un accident du travail. Ses deux enfants viennent trouver Brahim, son manoeuvre berbère, qui a assisté impuissant à l’accident. Bien  embarrassé, le jeune homme finit par accepter d’accueillir les deux orphelins. A quelques milliers de kilomètres de là, El Senior Ignacio Romanone, un Caballero propriétaire terrien andalou veille sur son domaine où se dressent fièrement des hectares d’oliviers. De noble condition, il a su faire fructifier son exploitation,  à moitié craint, à moitié respecté par ses voisins et flanqué d’un majordome resté fidèle malgré les années et les épreuves. Pour de raisons en apparence bien différentes, chacun de ces deux groupes de personnage atypiques va engager un voyage initiatique vers Saint Jacques De Compostelle. Ce « road movie » ibérique réservera au lecteur bien des surprises, dont la moindre n’est pas le secret qui gît au cœur de ces deux quêtes qui finiront par se rejoindre. Un zeste de suspense, une pincée d’amour, une louche d’amitié… la recette est au point qui donne l’occasion à notre éducateur-romancier de nous plonger dans l’Espagne de fin de règne du franquisme et de nous faire vivre des aventures qui marqueront à jamais les personnages qui y participent.


Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°808 ■ 14/09/2006