Dysfférent

VANDERMEERSCH Fanny, éd. Le Muscadier, 2018, 88 p.

« Charles, magne ». L’adolescent ainsi rabroué, qui a été baptisé du nom du célèbre empereur, n’a pas de chance : il est dissipé, dispersé, disjoncté, discoureur et non discipliné.  Un diagnostic plus poussé permet d’affubler Charly de bien d’autre étiquettes : il est dyslexique, dyspraxique et dysorthographique. La totale, quoi. Il est devenu la risée des autres élèves qui le traitent de passoire (parce qu’il ne retient rien) ... et fait le désespoir de ses profs (parce qu’aucun progrès ne se concrétise) ! C’est sans compter sur l’observation de cette enseignante en éducation musicale qui va savoir détecter les compétences de l’adolescent et faire émerger son talent. Et puis, il y a cette étrange maison perdue dans la forêt d’où s’échappent des sons de piano. L’adolescent finira par en franchir la porte et faire la connaissance de Jade qui va l’initier au clavier. Quand on sait que Mozart, Beethoven, Einstein, Pasteur, Picasso, Jules Verne, Hemingway étaient dyslexique, rien n’est perdu. Alors qu’il est courant d’appréhender la différence comme un handicap, elle peut aussi s’avérer une chance.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1254/1955 ■ 25/06/2019