L’autisme - De la compréhension à l’intervention

Théo Peeters, Dunod, 1996, 225 p.

Certes, l’autisme est encore un sujet de recherche qui n’a jamais trouvé de modélisation unique. Mais Théo Peeters nous apporte ici des explications simples et didactiques représentants une introduction des plus intéressantes à cette douloureuse question.

Tout d’abord, ce que n’est pas l’autisme: ce n’est ni une maladie mentale, ni une psychose, ni un repli sur soi. L’auteur le définit comme un trouble envahissant du développement.  Si 80% des personnes atteintes de cette affection sont aussi déficientes mentales, ce n’est pas là leur caractéristique essentielle. En fait, la personne victime d’autisme vit dans un monde à part dans lequel elle assimile d’une façon tout à fait inhabituelle les informations sensorielles qui lui parviennent. Pour tout dire, il y a absence de cette faculté innée et biologiquement programmée qui permet au petit d’homme dès les premiers mois de son existence, d’interpréter le monde qui l’entoure. Les difficultés à lire sur les visages, à déceler les émotions, à comprendre les sentiments, à donner du sens aux gestes et comportements plongent alors le sujet dans une infinie angoisse. La rigidité cognitive et l’absence de souplesse mentale rendent dès lors complexe toute communication et plus particulièrement celle qui est verbale ou trop abstraite. La personne se rabat très vite sur une neutralité sociale (peu de relations aux autres), une interaction passive (absence d’initiative, soumission) ou encore une interaction active mais bizarre (occupations répétitives, routines verbales).

Les réponses à apporter aux personnes atteintes d’autisme ne peuvent être stéréotypées. Elles varient avec chaque individu. Il n’y a pas bien sûr de recette -miracle. Pour autant, l’auteur propose une approche éducative qui se fixe pour objectif l’épanouissement personnel et l’accès au partage social qui devraient permettre le développement le plus grand possible de l’autonomie individuelle. Il décrit longuement ses méthodes qui consistent à rendre l’entourage et les routines les plus prévisibles et à s’appuyer sur un mode de communication visuel qui associe  signifiant et signifié. Ces supports symboliques permettent alors un apprentissage progressif là où les méthodes traditionnelles auraient échoué. Le système ici proposé est plutôt mécaniste et comportementaliste faisant beaucoup de place au conditionnement. Mais, devant le mystère que représente encore l’autisme, aucune hypothèse ne peut être a priori écartée.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°382 ■ 23/01/1997