Un parfum de victoire. Avoir un enfant quand on est en situation de handicap
Collectif (sous la coordination de Marie-Anne Divet), Histoire Ordinaires Éditions, 2014, 149 p.
La parentalité des personnes en situation de handicap n’est guère acceptée dans notre société qui ne sait leur opposer que le doute, le scepticisme et la stigmatisation. Le premier réflexe est de préconiser la stérilisation pour éviter la grossesse et l’avortement pour l’interrompre. Et pourtant, la réalité dément la dimension forcément catastrophique de l’enfantement, lorsqu’on est un parent « différent ». Sans vouloir clore ou réduire le débat, ni nier les difficultés inhérentes à l’éducation d’un enfant, quand on vit avec une déficience, voilà plusieurs témoignages démontrant qu’il n’y a rien d’impossible. C’est Richard Fernandez, atteint d’infirmité motrice cérébrale à la naissance et qui sera pourtant père de deux enfants et grand-père de deux petits enfants. C’est Christine Durand, dont la poliomyélite n’a pas empêché la naissance de ses deux enfants. Julien, quant à lui n’a pas renoncé à devenir papa, parce qu’il était déficient visuel. Il en va de même avec Antoine et Maëva, deux parents atteints de surdité. Alison Larper élève Parys, aujourd’hui âgé de 14 ans. Facile ? Pas vraiment, puisqu’elle est privée de ses deux bras. Adopter un enfant n’est pas toujours très simple. Mais quand on se présente en fauteuil roulant, ça l’est encore moins. Thérèse Lemoine y arrivera néanmoins, accueillant Aliya à l’âge de sept ans. La seule capacité incontournable : c’est celle d’aimer. Le reste peut être compensé et accompagné. C’est en tout cas la conviction des puéricultrices du service d’accompagnement à la parentalité des personne sen situation de handicap de la Fondation hospitalière Sainte Marie, qui témoignent elles aussi. La lecture de ce livre permet de s’ouvrir l’esprit et de combattre des préjugés encore bien présents, tant dans la population que chez les professionnels.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1173 ■ 12/11/2015