Accompagner l’enfant en deuil. Guide pratique

Intervenantes de la fondation AS’TRAME (sous la direction de Marie-Dominique Genoud-Chapeaux), 2015, Ed. Favre, 159 p.

Chacun vit le deuil d’une manière singulière. Il n’en va pas différemment pour les enfants qui sont tout autant affectés, même si c’est d’une manière différente que pour les adultes. Il faut éviter de projeter ses propres ressentis et émotions et s’ouvrir à ceux que peuvent vivre les petits d’hommes. C’est ce que nous propose ce livre écrit par les intervenantes et les psychologues de l’association As’trame située à Lausanne qui accompagnent, depuis 1995, les enfants face aux séparations douloureuses. La première précaution, expliquent-elles, c’est de respecter l’approche de la mort spécifique à chaque enfant, en fonction du stade de son développement. Le bébé particulièrement sensible à la séparation ne réagira pas de la même manière qu’un enfant de 5 ans encore emprunt de pensée magique ou celui de 8 ans qui acquière tout juste la notion d’irréversibilité de la mort ou encore un adolescent qui peut culpabiliser ou ressentir une profonde colère. Mais, il faut tout autant accepter les réactions peu conventionnelles : témoins de l’affliction de leur famille, certains enfants  hésiteront à poser des questions, semblant indifférents alors qu’ils choisissent parfois de cacher leur propre désarroi dans un réflexe de protection de adultes qu’ils voient souffrir. Mettre des mots sur ce que l’on ressent, apporter des explications, mais aussi faire participer l’enfant aux cérémonies et aux rites semblent les meilleurs moyens pour lui permettre de vivre son deuil, lui aussi. Ce dont il a besoin c’est de recevoir des réponses et des repères, d’être entendu et d’être relié, de partager sa souffrance et d’être accompagné dans ses émotions, d’être entouré et d’être rassuré. Et si les plus proches ne sont pas assez disponibles, car trop éprouvés, ils doivent pouvoir être relayés par leur entourage.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1185 ■ 12/05/2016