L’ABC d’une journée d’un aidant et d’un malade Alzheimer
Nathalie DEMEYRE, Ed. Mélibée, 2012, 103 p.
Comment les aidants peuvent-ils se comporter face à une personne atteinte de maladie d’Alzheimer ? Nathalie Demeyere nous propose ici un vadémécum tout en sensibilité et en humanité. Au-delà de la spécificité de cette atteinte grave, particulièrement invalidante, car irréversible, certaines préconisations présentent une dimension universelle pouvant convenir à bien d’autres handicaps partageant les mêmes fragilités et les mêmes détresses. La maladie d’Alzheimer est d’origine neurologique. Cette affection dégénérative provoque un déficit intellectuel qui s’instaure progressivement, accompagné de troubles tant du comportement social, que du langage (aphasie), de la motricité (apraxie) ou de la perception (agnosie). Les manifestations de délire paranoïaque, d’agitation, d’agressivité, voire de violence sont les résultantes de la désorientation et de l’accumulation des situations d’échec, provoquées par la perte de contrôle de soi vécue par le malade. La prise en charge au quotidien requière beaucoup de patience et de bienveillance. On peut la résumer en un tryptique. Commencer par la recherche de la cause des comportements apparents : crise d’angoisse, douleur, fatigue, peur, changement dans l’organisation de la journée, intervention d’une nouvelle personne … Continuer par la sécurisation de la personne : la calmer et la rassurer, établir un contact physique apaisant, adapter son langage et ses réponses à ses pertes de mémoire. Prolonger par sa stimulation : associer le malade aux tâches quotidiennes, s’entretenir avec lui de son histoire familiale, utiliser les musiques, films, lectures qu’ils aiment. Tout cela, bien sûr, n’est ni si simple, ni si facile, tant l’aidant est lui-même, parfois, pris dans sa propre anxiété. D’où la pertinence de ce petit guide apportant des conseils concrets et pratiques, pouvant s’avérer bien utiles.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ non paru ■ 2013