Parents, ados, on se détend
MELCHIORI Mathieu, J’ai lu, 2020, 320 p.
Quand Mathieu Melchiori crée son propre cabinet privé d’éducation conseil, il a derrière lui une douzaine d’années d’expérience d’éducateur spécialisé en institution. Même s’il n’hésite pas à s’appuyer sur le réseau de psychologues et de pédopsychiatres, mais aussi des relais dans le monde du sport, des entreprises et des associations qu’il a réussi à tisser, il travaille sans le filet sur lequel il s’appuyait jusque-là. A peine installé, en 2008, il est très vite sollicité. Il est vrai que travaillant six jours sur sept et répondant volontiers aux appels téléphoniques qui lui sont adressés en urgence, son offre de service répond à de vrais besoins. Mais, l’objet de son livre n’est pas tant centré sur son activité de travailleur social en libéral que sur des conseils donnés aux parents qui se sentent parfois pris en otage par la période complexe de l’adolescence. Si son action privilégie le dialogue avec le jeune, elle n’en a pas moins pour ambition de revaloriser les compétences parentales. Ne jamais les culpabiliser ou se montrer menaçant à l’égard de leur enfant. Son premier contact a toujours pour objectif de revaloriser et de positiver l’adolescent, tout en priorisant les difficultés mineures tout en différant les plus envahissantes. Que préconise-t-il ? Préférer le doute aux certitudes ; savoir dire non tout en n'invectivant pas ; éviter que le dialogue ne se transforme en conflit de personnes ; s’intéresser aux activités de son adolescent plutôt que les dénigrer ; chercher à faire la connaissance de ses relations, plutôt que les critiquer d’emblée ; ne pas confondre alcoolisation et addiction ; ni diaboliser ni banaliser le cannabis ; respecter son territoire tout en posant des limites … Que de bons conseils à conjuguer dans un contexte à chaque fois singulier.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1333 ■ 14/02/2023