Dire non par amour. Travail de parents
GAUFFER Christian, Ed. Chronique Sociale, 2019, 129 p.
La famille est aujourd’hui fragilisée dans sa fonction sous l’effet de la confusion des places et de la perte de repères, de la démesure et de l’instantanéité, mais aussi de l’interchangeabilité entre le besoin et le désir. Dès lors, le rappel par Christian Gauffer d’un certain nombre de fondamentaux ne peut être que salutaire.
La naissance d’un enfant, commence-t-il, constitue un évènement unique marqué par la création d’un lien inaliénable et définitif. Mais être géniteur, cela reste du domaine biologique. Devenir parent n’est un acte ni génétique, ni naturel. C’est une décision d’ordre social et culturel qui nécessite d’inscrire le nouvel être dans une destinée humaine, en prenant pour vingt ans minimum la responsabilité de sa construction.
Remplir la fonction parentale, c’est d’abord aimer, faire confiance, encourager, initier, consoler… Mais, pour être indispensable l’amour est loin d’être suffisant. Pour que l’enfant ne reste pas prisonnier de son monde pulsionnel et supporte la frustration, qu’il apprenne à différer son désir et à substituer une envie par une autre, qu’il sache respecter les limites et reconnaître, accepter et apprivoiser le manque, il faut tout autant savoir interdire et refuser, contrarier et décevoir. Même s’il est arbitraire parfois et n’a pas toujours à être expliqué, le « non » est aussi salutaire et salvateur que le câlin.
Il ne s’agit pas d’être autoritaire, mais avoir de l’autorité à travers la cohérence et la constance, la fiabilité et la stabilité de ses postures, de ses paroles et de ses décisions. La façon dont on se montre a toujours bien plus d’importance que ce que l’on dit.
S’il n’existe pas de recettes ou de schémas généralisables en éducation, l’auteur propose néanmoins quelques pistes à partir de situations concrètes.