La psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent expliquée aux parents
Jacques MAILLET, Editions Desclée de Brouwer, 1997, 197 p.
Le Docteur Jacques Maillet est pédo-psychiatre au CHU de Lyon. Il nous fait faire le tour du propriétaire: la consultation et les différents troubles et pathologies qui y amènent parents et enfants. Le tour d’horizon est assez complet tout en restant peu approfondi. Mais il est difficile à la fois de présenter un large panorama et à la fois de s’appesantir sur chaque étape.
On peut noter de nombreuses réflexions relevant d’un bon sens qu’on aimerait voir plus largement partagé par un certain nombre de familles. Face à l’angoisse de l’enfant lors de la séparation scolaire, l’auteur recommande à l’entourage la détente et la plus grande sérénité, seul moyen de calmer l’enfant. Face au stress, il s’élève contre la tendance à la médicalisation à outrance en rappelant son caractère naturel jusqu’à un certain point. Il s’insurge aussi contre le forcing scolaire qui amène parfois à faire sauter une classe au prétexte de bons résultats. Le développement harmonieux de la personnalité de l’enfant ne tient pas uniquement de la maturité intellectuelle. Les maturités physique et affective sont tout aussi importantes et doivent être prises en compte avant toute décision de cet ordre.
De la phobie scolaire jusqu’au replis sur eux-mêmes des élèves surdoués en passant par la dyslexie (qui a pour origine des difficultés de latéralisation) ou le bégaiement bien des dysfonctionnements nécessitent parfois une consultation spécialisée. Certaines affections sont par contre plus graves, comme l’anorexie ou la boulimie, la dépression ou les tentatives de suicide. Quand l’adolescent est confronté aux bouffées délirantes, aux psychoses, ou encore à la schizophrénie, l’emploi de neuroleptiques, anxiolytiques et autres antidépresseurs s’avère souvent indispensable pour permettre au sujet de sortir de son état de souffrance (délire, agitation anxieuse, inhibition-prostration ...) et ainsi d’accéder plus facilement à une psychothérapie.
Mais les jeunes patients que le docteur Maillet reçoit sont aussi victimes de l’évolution de notre société: une famille qui leur offre bien sûr protection et sécurité mais aussi des repères, des parents qui ne soient pas des copains mais des adultes responsables acceptant de s’opposer à eux, un authentique dialogue qui favorise leur accession au monde adulte et enfin le refus du « tout, tout de suite », du paraître et du superficiel qui leur rendent insupportable la moindre frustration, pourraient tout aussi bien les amener à aller mieux.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°402 ■ 12/06/1997