Psychopathologie de la communication, des apprentissages et de l’hyperactivité chez l’enfant et l’adolescent
BÉNONY Hervé, BÉNONY-VIODÉ Christelle et DUMAS Jean, Ed. De Boeck, 2012, 174 p.
Voilà un précieux ouvrage à la fois clair, précis et détaillé. Point de jargon nébuleux, ni de raisonnements fumeux. Six chapitres structurés autour des mêmes rubriques, permettant ainsi une lecture méthodique. Que ce soit l’historique, la définition, les symptômes, la validation scientifique, l’épidémiologie ou l’étiologie, l’essentiel est passé en revue. Dans le spectre de l’autisme, les auteurs placent le syndrome d’Asperger dans les manifestations les moins importantes et celui de Rett dans les plus graves. Le trouble désintégratif de l’enfance est sans doute le plus inattendu, puisqu’il intervient après un développement tout à fait ordinaire et normal les premières années, provoquant une déstructuration irréversible. Dans la continuité de la description de ces affections, vient celle de la schizophrénie infantile, peu différente des adultes dans les manifestations de délire et d’hallucinations. Pour toutes ces atteintes graves, l’origine génétique, biologique ou neurologique est plus ou moins bien documentée. La seule certitude, c’est qu’il faut se méfier des théories monocausales. Si les troubles des apprentissages semblent trouver prioritairement leur source dans le mode de fonctionnement familial, il n’en va pas de même du domaine de psychoses, aucune étude n’ayant permis à ce jour de démontrer, qu’à elle seule, la relation inadéquate entre la mère et l’enfant pourrait en être l’origine. Les auteurs s’intéressent aussi à des manifestations moins dramatiques, évoquant l’énurésie et l’encoprésie (en écartant l’explication de l’agression sexuelle comme cause systématique), mais aussi le retard mental (l’intelligence étant le produit de la combinaison entre l’héritage génétique et la construction par l’enfant) et les déficits de l’attention et hyperactivité.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1161 ■ 15/04/2015