MIDAL Fabrice, Ed. Flammarion, 2018, 180 p.

Le narcissisme est traditionnellement assimilé à un défaut et à une perversion qui se manifestent par le besoin nombriliste d’être admiré, de rechercher les compliments et d’être le centre de toutes les attentions. Pour l’auteur, c’est là la définition de la vanité et de l’égoïsme. Comportement qu’on ne doit pas confondre avec le droit de s’aimer soi-même. La religion nous a convaincus que le bonheur passait par le long chemin de l’effort et du sacrifice, de la souffrance et de la culpabilité. L’idéologie néo-libérale en fait de même au nom de l’idéologie de la performance : nous devrions faire toujours plus et mieux, et être en guerre permanente contre nos imperfections, nos défauts et nos fragilités. A force de nous déprécier et de nous maltraiter, nous acceptons que les autres en fassent de même avec nous. Si nous avons appris à accepter l’autre pour ce qu’il est, avec tolérance, tendresse et bienveillance, il est temps d’en faire de même avec soi, en commençant par valoriser nos ressources, nos talents et nos richesses, Dans chaque humain, il y  a quelque chose de beau et de bon à mettre en avant. Je ne suis pas d’emblée formidable et génial. Mais il y a des possibles en moi qui sont formidables et géniaux. Il me faut prendre le temps et les moyens de les découvrir et de les déployer. Je ne suis ni un homme/une femme idéal(e), ni un fils/une fille parfait(e), ni un père/une mère rêvé(e). Mais, j’ai le droit de me regarder avec attendrissement et indulgence. S’autoriser à se pardonner, c’est se donner les moyens de se reconstruire, de s’apaiser et de tirer les leçons de ses erreurs. Alors, oui : soyons narcissique s’exclame l’auteur. Cherchons en nous l’élan de vie, en incarnant notre singularité avec des qualités et des défauts que nous ne pourrons jamais totalement maîtriser.

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1231/1233 ■ 04/07/2018