Comment faire les bons choix

HEARTH Chip & Dan, Éd Flammarion, 2017, 377 p.

Quelles sont donc les mécanismes qui nous amènent parfois à prendre les mauvaises décisions ? Cet ouvrage ne se contente pas de nous aider à identifier ceux dont nous sommes si souvent prisonniers. Il propose des solutions pour les contrer. A commencer par cette fréquente erreur consistant à réduire à une alternative, quand il nous faut choisir. L’échec intervient dans 52 % des cas, lorsqu’il nous faut répondre par oui ou par non et n’intervient que dans 32 % lorsque nous avons plusieurs options à départager. Générons des répertoires génératifs nous permettant de multiplier les possibilités simultanées avant d’avoir à décider. Non seulement, cela limitera les luttes d’influence, mais cela élargira aussi notre compréhension de la complexité du contexte, nous aménageant en outre des positions de repli. Vient ensuite ce biais de confirmation qui nous pousse à ne retenir que les éléments justifiant nos croyances initiales. Et si nous favorisions l’expression des désaccords, en faisant émerger des informations contredisant nos convictions ? Interrogeons-nous systématiquement : comment pourrais-je éviter de passer à côté de la bonne question, celle à laquelle on ne pense pas d’emblée ? Il nous arrive aussi d’être trop sûr de nous-mêmes. Présumer qu’on est peut-être trop confiant dans nos prédictions permet d’aménager une marge de manœuvre et un coefficient de sécurité. Notre vision interne se trouvera enrichie, par l’ouverture à des perspectives externes à nos cercles familiers. Il est tout aussi judicieux d’expérimenter la faisabilité avant de s’engager : mieux vaut connaître que deviner ! Un bon processus de décision, ce n’est pas une réponse apportée suite à une balance entre arguments pour et contre, mais une glissière de sécurité qui nous maintient dans la bonne direction.

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1272 ■ 28/04/2020