Histoire universelle de la connerie
MARMION François (sous la direction), Éd. Sciences Humaines, 2019, 490 p.
S’il y a une constante qui traverse l’histoire c’est bien cette infinité de représentations simplistes et binaires sur ce qui est bien, mal, noble, vulgaire, civilisé, arriéré, chacun s’affublant les meilleures qualités et attribuant à autrui les pires tares. Trente-six contributeurs en font ici la chronologie. La préhistoire, avec son taux de population d’un humain pour 75 km² (contre 944 en moyenne en France), a limité ces confrontations. C’est avec le néolithique que naît vraiment la connerie marquée par ses trois inventions majeures : le travail, la guerre et les chefs. Pour les mythes de l’Egypte ancienne, l’origine du monde et de la condition humaine est à chercher dans la connerie. Les récits Grecs, quant à eux, campent deux personnalités : les rusés et les cons. On retrouve dans la littérature chinoise, des sots, des naïfs et des imbéciles. Mais toutes les civilisations qui s’égrènent au cours des siècles suivants, stigmatisent leurs voisines en les traitant de barbares. Puis viendront les persécutions religieuses, la glorification de l’épopée criminelle coloniale, la justification de l’esclavage, la légitimation du racisme, de l’antisémitisme et de l’homophobie, l’apologie du sexisme. Un petit détour par la médecine prémoderne et la psychiatrie… On est bien loin d’avoir tout listé. Mais, on dispose là d’un bel échantillon de la connerie humaine !