Le dictionnaire des sciences humaines

Sous la direction de Jean-François DORTIER, éditions Sciences Humaines, 2004, 875 p.

Le travail social se donnant pour objectif la résolution des problèmes, le changement social et à l’amélioration du bien-être général, il ne peut que se nourrir en permanence de l’apport des sciences humaines. Les connaissances portant sur le fonctionnement du psychisme, la compréhension des relations interpersonnelles, l’appréhension de la multiplicité des formes de vie sociales, économiques, morales inventées au cours de l’histoire, le discernement des modes de communication, l’interprétation du rôle joué par les facteurs climatiques, géographiques ou culturels dans les comportements etc … constituent une part essentielle du savoir sur lequel les professionnels s’appuient pour entrer en contact avec l’autre et tenter de trouver avec lui les modalités pour avancer vers un mieux-être. C’est pourquoi, on ne peut qu’accueillir avec intérêt ce premier dictionnaire encyclopédique qui comporte pas moins de 900 entrées impliquant 20 disciplines différentes. Le lecteur y trouvera d’une manière concise et précise les théories, les auteurs et les concepts classiques présentés de façon pédagogique et vivante. Il y a d’abord le plaisir de voir regroupée une somme considérable d’informations qui nous permet d’entrevoir toute la richesse du savoir humain. Mais il peut y avoir parallèlement le trouble d’être confronté à une telle masse, au risque de s’y noyer : on ne sait plus où donner de la tête. Il est vrai que l’époque qui voulait qu’un esprit universel et omniscient puisse se représenter l’essentiel de la connaissance est depuis longtemps révolu. Les théories se multiplient, se complétant parfois, se contredisant le plus souvent. Aussi est-il tentant de simplifier, de réduire, de schématiser. Ce n’est pas là l’ambition de cet ouvrage qui nous fait entrer dans la diversité de sciences humaines qui ne fait qu’illustrer la complexité de la réalité de notre espèce. Le lecteur pétri de certitude et cherchant à découvrir la vérité doit se détourner délibérément d’un tel travail qui ne pourra que l’angoisser et le décevoir : ici il n’y a rien pour le conforter dans sa quête d’absolu. Celui dont l’ouverture d’esprit et la curiosité ne lui font pas craindre d’être dérouté, surpris ou interpellé, se précipitera pour acheter un tel ouvrage qui pour être onéreux n’en constitue pas moins une référence tout à fait indispensable.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°736 ■ 13/01/2005